On peut dire que la rentrée musicale 2017 est chargée. Ce vendredi sort le septième album de The National: « Sleep Well Beast ». Une véritable régularité en dix-huit ans de carrière, mais la longévité n’est pas toujours synonyme de succès ou de qualité. Alors est-ce que ce disque en vaut la peine ? Verdict !

Pour créer le successeur du sublime « Trouble Will Find Me », la National family, originaire de Cincinnati, s’est offert un tout nouveau studio : Long Pond Studio. Cette « grange », plantée dans la région de l’Hudson Valley, est un espace plus grand qui leur à permis d’expérimenter encore plus.

La voix de Matt Berninger est toujours aussi envoûtante, hantée par moments et presque Cohen-ienne sur le début de « Walk it back ». Il est entouré de deux fratries : d’un côté les géniaux twins Dessner véritables touche-à-tout mélodiques (guitares, piano, boite à rythmes) et d’autre part les frères Devendorf, la solide section rythmique (basse, batterie). L’intensité de ce disque vient sûrement du fait que, pendant quelques années, chacun a pu profiter de projets annexes. Les textes sont toujours aussi sombres même si sur le titre « Sleep Well Beast » on y parle de l’espoir vis à vis de la jeunesse. On vogue de morceaux très doux comme « Carin at the Liquor Store » à du National pure comme de « Day I Die » mais aussi à du plus pêchu sur « Turtleneck » (qui s’est avéré être une réaction à la dernière élection américaine).

Une fois encore, The National sort un disque magistral qui ne renie rien de de leur discographie, ajoutant à chaque fois un nouvel univers et en ne perdant rien de leur créativité. Plus calme que le précédent, le tout est parfaitement millimétré. Cependant, il ne faut pas se fier à ses apparences, The National en live se transforme en torrent de folies. Brilliant as always !