Cette année encore, nous étions au Cabaret Vert pour profiter d’un week-end haut en couleurs et en découvertes. Une édition 2023 dont on se souviendra d’ailleurs longtemps, pour de nombreuses raisons qu’on vous dévoile ici.
Une affiche éclectique, de la nourriture de qualité, un environnement accueillant. Si l’on voulait vraiment passer en revue l’intégralité du Cabaret Vert, il nous faudrait bien plus qu’un simple article. Le festival carolo (de Charleville Mézières, et non Charleroi) a franchi un cap décisif dans son organisation : pour nous, tout était parfait, de la programmation jusqu’à l’aménagement du site et son affable staff.
De la musique, bien sûr
Première escale ce jeudi 17 août avec, au programme Amyl and the Sniffers, Turnstile, Black Eyes Peas, Yungblud et Scarlxrd sur la scène principale, la Zanzibar. On s’essaiera également à la scène Illuminations mais Bob Vylan peinera à nous convaincre, enchaînant monologues et chansons de manière particulièrement décousue et éminemment agressive. Tout l’inverse donc de Amyl et sa troupe qui ont réussi à déchaîner la foule à coups de punk bien senti et de sourires ravageurs. On n’en dira pas moins de la sensation hardcore du moment, Turnstile, qui, après treize ans, trouve enfin grâce auprès du grand public : un peuple conquis, malgré peu d’interactions, on peut appeler ça du talent.

Les Black Eyed Peas, qui remplaçaient Lomepal au pied levé après la décision justifiée et courageuse du Cabaret d’annuler la venue du rappeur, ont eux aussi retourner la plaine de Charleville, la transformant en boîte de nuit à ciel ouvert le temps d’un set. Set efficace, il faut bien le dire ; mais set tâché de fausses notes, de chanteurs qui n’en sont pas vraiment et d’autotune à foison. Alors, l’artiste de la soirée, il faut l’admettre, c’était le Britannique Yungblud. Bête de scène dynamique et engagée, l’homme était particulièrement attendu par des aficionados repérables entre 1000. Cheveux teintés, sourcils pailletés… Pas de doute, les fans se sont créés un dress code bien à eux. Mais cela ne suffira malheureusement pas à transcender la foule : malgré de nombreuses tentatives pour enflammer le pit, Dominic Harrison n’arrivera jamais vraiment à ses fins. Dommage : l’effort y était, l’énergie de l’artiste aussi, mais quand ça ne veut pas… ça ne veut pas.
Saut dans le temps ensuite pour atterrir le samedi 20 août pour ce qu’on peut appeler sans trop forcer le premier vrai Rock et Metal Day du Cabaret Vert. Wolfmother et Rise of The Northstar ouvriront notre journée dans un tonnerre de circle pit tous plus intenses que les autres. Kennyhoopla ne manquera pas d’en faire de même sur la Razorback, mais c’est bel et bien Enhancer qui transformera notre soirée en véritable rêve : une communion indéniable avec le public pour un presque-retour réussi comme on en fait peu. Des dizaines de fans sur scène, une batterie cassée, des fous rires : un show à la sauce 2000’s, qui nous emplira de nostalgie autant qu’il nous reboostera pour la prochaine décennie. Top 1 sans trop forcer pour nous, au même titre que Skip The Use qui a mis le feu à la scène Zanzibar, dix ans après leur dernier passage dans les Ardennes françaises. Matt Bastard est une bête de scène et il l’aura une fois de plus prouvé ce soir avec un set bourré d’énergie et d’humanité. La femme du chanteur ainsi que ses amis de Lithium et Enhancer seront même venus partager la scène avec le groupe ! On ne peut pas conclure ce chapitre musical sans parler également de Landmvrks, sensation metal du moment en France. Et si les Marseillais nous ont habitués à des prestations ultra quali, on regrettera néanmoins un son approximatif entaché de larsens faisant grincer des dents les musiciens. Léger couac pour une journée que l’on n’oubliera néanmoins pas de sitôt.
Un décor fabuleux, aussi
Nature et récup’ sont les maîtres mots qui pourraient résumer l’identité du Cabaret Vert. Au coeur des Ardennes, sur un site déjà magnifique à la base, le festival nous en met plein les yeux avec un décor travaillé, et axé écologie : palettes en bois, style à la fois industriel et enchanteur, toilettes sèches et poubelles (oui, parce que ce n’est pas le cas partout, loin de là) rendent l’expérience particulièrement agréable pour le festivalier.
De la bienveillance, surtout
Mais on ne pourrait pas conclure notre compte-rendu sans parler également du staff présent sur place. Qu’ils soient agents de sécu, cuisiniers, accompagnants presse ou barmen, les bénévoles et travailleurs possèdent ce petit truc en plus qui vous changent un festival : le sourire et la bonne humeur ! Aimables, bienveillants, ils se couperaient en quatre pour que vous puissiez passer une bonne journée et c’est en partie pour cela que notre coup de cœur de cet été leur revient. En un mot : merci !
Une expérience unique, enrichissante, pleine de rencontres et de souvenirs. Un festival avec une âme, une équipe unique, une programmation qualitative et des festivaliers conquis : c’est la recette d’un succès grandissant, assurément.

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