Through The Void, c’est un savant mélange entre du nu-metal et du metalcore. Le fruit d’une passion commune mais d’influences très diverses, qui ont permis au groupe de remporter l’un des tremplins du Durbuy Rock Festival.
Comment avez-vous vécu cette expérience du Tremplin du Durbuy Rock ?
David (batteur) : C’est la deuxième fois qu’on faisait un tremplin. On était contents d’y participer mais la grosse nouveauté, c’était d’aller à l’Entrepôt à Arlon. C’était super excitant, on s’est dit qu’on allait se donner à fond sans se mettre trop la pression non plus. On a beaucoup bossé notre set, on a réfléchi au visuel… A chaque concert, on demande un feedback au public, on a vraiment tenu compte de chacun de ces retours et je pense que c’est ce qui a fait la différence avec le premier essai.
Chakib (chanteur) : Le moment de la victoire, c’est mon histoire préférée ! (rires) L’année dernière, quand on a fini notre set, Jean-Louis Bonmariage, qui faisait partie du jury, était venu nous faire un feedback sur notre prestation. Cette année, il est venu aussi, pendant que Black Tartans, la tête d’affiche, jouait sur scène. Il nous a donné de supers conseils. Pendant la discussion, on a entendu la musique s’arrêter. Dans notre tête, on s’est dit que c’était Black Tartans qui parlait au public. Mais on les a vu descendre de scène à la place ! On n’a pas compris ce qui se passait, alors on est rentrés dans la salle. Jack, du Durbuy Rock, venait d’annoncer la victoire. On n’a même pas eu le temps de capter qu’ils annonçaient les résultats, on était dehors…
David : Ce que je retiens de cette soirée, c’est l’ambiance entre les groupes. Tout le monde était super gentil, super avenant.
En dehors de cela, vous faites pas mal de dates, un peu partout dans la région. Qu’est-ce-que votre concert au Durbuy Rock représente pour vous ?
Anthony (guitariste) : Cette date tombe bien parce qu’on avait quelques objectifs pour 2024. Par exemple, notre volonté, c’est de nous exporter en France dans de petites salles pour nous faire découvrir par un nouveau public et en profiter pour faire de plus grandes scènes en Belgique donc le Durbuy Rock tombe vraiment à pic.
Vous parlez de vous exporter également en France. En tant que groupe de metalcore, ou « nu-metalcore » comme vous vous présentez, pensez-vous qu’il est plus facile de percer là-bas ?
Anthony : En Wallonie, on a vraiment beaucoup de mal à se faire un nom et à conquérir le public. La Flandre est vraiment plus intéressante mais c’est très compliqué pour un groupe wallon d’aller jouer là-bas, même si elle a davantage de culture metal, « musique dure » que la France par exemple. Au final, la Wallonie, tu en fais rapidement le tour, donc ça reste une suite logique d’aller chez nos voisins français pour grandir. On essaie de faire au mieux avec les contraintes qu’on a.
David : Anthony et moi, on vient de France, donc inconsciemment, on se dirige là-bas. Puis, des groupes comme Landmvrks, Novelists ou Resolve, sont montés très haut. Ça attise la curiosité, il y a un marché, des gens ont envie d’écouter du metal moderne dans ce pays.
C’est donc moins le cas en Belgique ?
Chakib : D’un point de vue booking, ça a toujours été compliqué de gravir les échelons et de faire des grosses scènes. Durbuy, c’est le premier festival qu’on va faire, on est hyper reconnaissants pour ça. Mais en dehors de cela, ça devenait difficile de grandir. Jouer dans un bar, c’est cool, mais à un moment donné, tu veux jouer dans de vraies salles. On a, en France, un peu plus de choix. Et avoir deux Français dans la team, ça donne envie de découvrir ce public. Ce n’est pas que c’est mieux ou moins bien, c’est juste une autre expérience, prendre une camionnette, rouler, mal dormir et faire le show quand même.
Vous êtes donc amenés à grandir, petit à petit. Pourriez-vous revenir sur la genèse de votre groupe ?
Anthony : A l’origine, Chak et moi on faisait de la musique ensemble dans un ancien groupe. Il a splité, Chak est parti à l’étranger et à son retour, on s’est retrouvés.
David : Moi, j’ai répondu à une annonce Facebook. Je suis arrivé sans apprendre les morceaux et ils m’ont gardé quand même. (rires)
Anthony : C’est l’offre et la demande en fait ! (rires)
Rémy (bassiste) : Il y a un an, on a commencé à se parler avec Anthony. On a eu une scène commune entre un de mes groupes et Through The Void, puis Antho m’a dit que leur bassiste voulait partir… Et il m’a demandé si je connaissais un autre bassiste. J’ai répondu « oui ! moi ! » (rires) J’ai essayé les morceaux, et je me suis retrouvé en studio avec eux.
Vous faites donc ce que vous appelez du « nu-metalcore ». Comment avez-vous déterminé ce style-là et mixé le tout ?
Anthony : C’est assez difficile de répondre car tout le monde n’écoute pas la même chose. Quand j’ai rencontré Chak il y a cinq ans, je n’écoutais presque pas de metal. J’ai découvert des groupes comme Parkway Drive à l’époque. Je n’ai pas un énorme bagage à ce niveau-là. Mais aujourd’hui, je ne me verrais pas dans un autre style. Je pense que c’est ce qui est cool ; on a chacun notre parcours et on arrive à se trouver de plus en plus.
Chakib : Moi je suis un énorme fan de country. J’ai été bercé là-dedans, tout comme la musique celtique, grâce à mon père. Puis j’ai commencé le rock avec Kyo, Enhancer, Pleymo avant de tomber dans Korn et Slipknot. C’est un énorme cadeau de la vie de pouvoir suivre ces traces avec des gens qui sont sur la même longue d’ondes que toi. Ce qu’on essaie de faire, c’est presque une reproduction de ce que j’aime entendre de manière générale.
David : En fait, on s’est tous réunis dans une pièce, et on a réfléchi à ce qu’on avait en commun. On s’est dit : on aime quand ça jump, quand c’est un peu méchant, et on est partis de là.
Votre dernier single, Everything’s fine, est sorti il y a deux mois maintenant. Qu’est-ce-qui va se passer pour vous ensuite ?
Anthony : On vise un EP pour 2024. On a travaillé sur deux titres mais ils ne seront pas forcément sur cet opus.
David : On s’est mis la fin d’année comme deadline. On a un morceau dont la structure est quasi finie, alors qu’il est sorti d’une jam très opportune. Puis, Chakib a rêvé d’un refrain, littéralement, et on réfléchit à quoi faire autour. C’est encore assez flou.
Qu’est-ce-qu’on peut vous souhaiter pour cette année dans ce cas ?
Anthony : Avoir de belles opportunités de scène, tout simplement. Faire la grande salle de l’Ancienne Belgique, même en tant que première partie, ce serait déjà incroyable… Un jour !