Troisième et dernier vainqueur des Tremplins du Durbuy Rock Festival, Stand For réussit à combiner passé et présent avec son « Modern Heavy Metal », un mélange de styles particulièrement intéressant.
Comment se sent-on après une victoire aux tremplins du Durbuy Rock Festival ?
Alexandre (batteur) : Beaucoup de fierté ! ça fait quelques années qu’on essaie de participer.
Louis (guitariste) : On s’est inscrits chaque année depuis 2017. On passait toujours à deux doigts de participer… Finalement, ici, c’est un peu une consécration.
Alexandre : Le festival a une grosse renommée et pouvoir participer, c’est pouvoir toucher un public plus large.
Vous avez quand même une bonne expérience du live, puisque vous tournez depuis presque 10 ans maintenant. Est-ce que c’était un objectif en soi de participer à ce festival ?
Louis : Notre groupe aura 10 ans en 2024, et notre objectif ça a toujours été de grapiller des places sur les scènes des gros festivals, et participer à cette édition c’est une première étape en ce sens. Une scène professionnelle, avec des groupes internationaux… C’est la scène la plus importante pour nous jusqu’à présent.
Vous le disiez dans d’autres interviews, vous avez des influences variées : old school, moderne, etc. Comment crée-t-on une cohérence autour de cela ?
Olivier (chanteur) : Ça s’est fait tout seul en fait. On a chacun des influences différentes, mais on a quelque chose en commun : « la musique de papa ». De base, Louis et moi on était surtout dans le heavy metal des années 80, et Alexandre écoutait plutôt Oasis, des choses comme ça. On a réussi à faire de la musique assez instinctivement, mais bien sûr il a fallu qu’on travaille sur le style « Stand For ». On n’a pas vraiment eu de difficultés de ce côté.
Louis : J’ai l’impression qu’au début, nos compos partaient dans tous les sens, chacune était davantage l’influence de l’un, puis de l’autre. Maintenant, je pense qu’on a trouvé notre style propre, et le public reconnait notre patte à nous.
Aujourd’hui, quelle est votre plus grande influence ? Y a-t-il un groupe ou l’autre qui ressort ?
Louis : While She Sleeps je dirais, pas forcément musicalement mais ils possèdent un univers créatif très intéressant, c’est un modèle pour nous et ce qu’on souhaiterait faire.
Olivier : Au niveau tenue de scène et musical, on se cherche encore un peu mais quelque chose se dessine. Les quelques résidences qu’on va faire avant Durbuy nous permettront de nous trouver en live.
Où pourra-t-on vous voir, avant le festival ?
Louis : Le week-end juste avant, on va jouer en Flandre, au Rock Mastentop à Kasterlee. Ce sera l’une des premières fois pour nous qu’on jouera en Flandre, c’est un festival assez récent et qui a pas mal d’ambitions. On va enchaîner deux grosses dates en deux semaines.
Pour un groupe wallon, jouer en Flandre reste très compliqué.
Alexandre : Il y a évidemment la barrière de la langue pour commencer. Mais ça fait réellement plaisir. Je pense qu’en Flandre il y a une belle ouverture d’esprit au niveau du rock et du metal, bien plus grande qu’en Wallonie. On espère pouvoir séduire, notamment à Durbuy, des personnes qui viennent de là et qui nous permettront d’aller au-delà de la frontière plus régulièrement.
Vous existez depuis 10 ans. Peut-on dire que vous avez vu la scène metal belge évoluer ? Dans quel sens ?
Louis : Des concerts, on en a fait pas mal, on a vu beaucoup de groupes naître et beaucoup d’autres mourir. Dix ans, ça peut être très vieux à l’échelle d’un groupe comme le nôtre. On est presque « les vieux de la vieille ». On l’a vu aux tremplins, les groupes étaient assez jeunes, et notre expérience a aidé. Mais malgré tout, ces groupes ont déjà un niveau monstrueux, bien plus que nous à l’époque. On n’avait pas ce niveau de son et de présence scénique.
Olivier : Je crois que maintenant tous les nouveaux groupes sont des résidus d’anciens, ils sont expérimentés.
Alexandre : Nous, on ne fait pas la même chose que tout le monde, et notre victoire montre que ça a plu malgré tout. J’ai l’impression que beaucoup de groupes se ressemblent, souvent dans le hardcore. On pensait qu’en faisant autre chose, on ne pourrait pas avancer. Pour moi, c’est une forme de revanche, notre style trouve enfin son public. Le heavy metal n’est pas totalement perdu, et ça nous fait vraiment plaisir. On n’avait pas envie de se plier au style que l’époque impose.
Vous avez, il y a quelques temps, évoqué la création d’un nouvel EP, faisant suite aux deux autres. Qu’en est-il ?
Louis : On en a sorti un en 2023, notre producteur André Six a d’ailleurs permis d’affiner notre son. On avait fait une release en février, et c’était un peu notre come-back. Maintenant, on compte toujours travailler avec André, car il a vraiment compris ce qu’on voulait présenter.
Alexandre : On a de quoi en faire un nouveau mais il faut qu’on sélectionne, qu’on ré-arrange… C’est encore un embryon, on doit d’abord récolter les fonds aussi. On a déjà quelques idées, mais c’est un peu en stand-by pour le moment.
Louis : On va essayer de sortir du schéma classique de l’EP complet. On va sans doute sortir des singles, indépendants les uns des autres, c’est ce qui se fait le plus en ce moment.
Olivier : On ne veut pas se mettre la pression, on aime bien prendre notre temps et fignoler les détails. On ne se met pas de deadline pour sortir un morceau le plus vite possible.
Qu’est-ce-qu’on peut vous souhaiter pour la suite ?
Louis : Que le Durbuy Rock Festival soit le premier point d’une nouvelle ère.
Alexandre : Notre but, c’est aussi de remettre le heavy metal au centre de l’attention. Très peu de groupes à l’échelle locale représentent ce style.