Forts de leur septième album, A Kiss For The Whole World, Enter Shikari venaient ce lundi 19 février mettre le feu à l’Ancienne Belgique. On y était et on était pas prêts, pour de multiples raisons !
Et le programme était plus qu’alléchant, car nous avons eu droit à deux premières parties. Il y a d’abord eu les Allemands de Blackout Problems et leur énergie débordante et communicative. Le chanteur, Mario Radetzsky, donnera de la voix avec une préférence pour ses parties scream. Il improvisera aussi une petite balade dans les balcons (ce qui sera un fil rouge tout au long de la soirée d’ailleurs). Un excellent moment qui leur permettra de dévoiler un peu leur prochain album à paraître ce vendredi.
Que dire alors du guest de luxe suivant ? Dans la catégorie « on vous épuise avant le headliner », Fever 333 remportera la palme. Pendant quarante minutes, on se prendra une véritable tornade sonore sur littéralement tous les morceaux : de la voix hallucinante de Jason, à la guitare féroce de Brandon, en passant par la survoltée April à la basse et les coups de canon de Thomas à la batterie. Ce groupe est aussi engagé et ils le prouveront dans des discours très marquants sur la Palestine, le girl power et profiteront de la chanson READY ROCK (qui vient de sortir) pour parler de la fierté d’être black ! En tout cas, le chanteur a une forme physique impressionnante pour pouvoir grimper les balcons à mains nues. « We should play headliner here soon? » On a clairement envie de leur dire Hell Yeah !
Headliner est souvent un terme de festival mais comment ne pas l’utiliser quand on doit évoquer la prestation d’Enter Shikari ? C’est dans une (super)production digne des grands espaces que Rou Reynolds fera son apparition pour une version spoken word de System … avant d’être rejoint par Liam, Rob et Chris pour lancer directement … Meltdown. Le lien avec le public est immédiat et ne tardera pas à exploser comme une cocotte minute. Ce mélange entre électronique, rock et dubstep transformera le sol de l’Ancienne Belgique en sables mouvants. Devant les écrans, le groupe se donnera à fond pour nous faire ressentir ce mélange de vibrations comme sur Anaethetist ou Torn Again. Alors qu’on pense que Rou nous endormira avec sa trompette sur Jailbreak, c’est une fausse impression évidemment.
Entre les lasers, les animations vidéos, il y a aussi une mise en scène digne des plus grands magiciens quand le chanteur jouera avec les écrans et simulera son immersion dans un réservoir d’eau pour Bloodshot. Jason, de Fever 333, viendra remettre un coup de scream sur Losing My Grip avant que l’ambiance ne retombe un peu pour une jolie partie acoustique (the pressure’s on et Juggernauts) avec toujours Rou juché sur un des écrans. Tout cela avant le fameux fil rouge de la soirée, c’est à dire se balader dans les gradins sur l’extatique The Sights et on ne quittera pas ces sommets jusqu’à la fin quitte à se faire oppresser sur les crash barrières de la régie sur les hardcore Mothership et Solidarity. Quand on vous disait que ça bougeait ! Pas d’interlude avec The Dreamer’s Hotel qui lancera une dernière salve de circle pits et de moshpits pour Sorry, You Are Not The Winner pour qu’ils nous laissent sur un Kiss For The New World bien apprécié.
Nous étions deux milles dans la salle mais on a eu l’impression d’être bien plus. Enter Shikari nous ont mis dans leur shaker, ils ont secoué et on a pris notre pied … et même l’autre !