Judas Priest : le heavy metal ne meurt jamais

Avec son dix-neuvième album studio Invincible Shield, Judas Priest s’inscrit encore un peu plus au panthéon du heavy metal. Un genre que le groupe maîtrise toujours à la perfection, malgré quelques lourdeurs.

Après un Firepower en demi-teinte en 2018, Judas Priest revient avec un nouvel opus. Une pochette très sommaire, des couleurs vives (les mêmes que le Ram It Down de 1988) et quelques riffs bien saignants : voilà, en une phrase, le résumé de cette nouvelle sortie au succès retentissant. Deuxième dans les charts du Royaume-Uni, rien que ça ! Seule Ariana Grande a fait mieux.

Une chose est sûre, c’est sur les chapeaux de roue que cet album démarre : Panick Attack ne met pas longtemps à annoncer la couleur et nous envoie directement là où Judas Priest a voulu nous emmener : vers du heavy metal pur et dur, qu’il maîtrise à la perfection depuis 1969. On y retrouve le combo parfait : des riffs soutenus, une voix rétro et un solo typiquement priestien. Une amorce annonçant de belles choses pour la suite, confirmée par The Serpent and The King, condensé particulièrement soutenu, à la fois intense et bourrin. On retiendra notamment la performance de Rob Halford qui, du haut de ses 72 ans, semble ne pas connaître les affres du temps, en tout cas au niveau vocal (en live, c’est bien sûr une autre histoire).

Des titres comme Gates of Hell ou Sons of Thunder témoigneront, eux aussi, d’une perpétuelle volonté de démonstration : c’est riche, musicalement très pertinent, avec des refrains à la fois catchy et entraînant. Le vibrato saigne, les solos s’enchaînent… De quoi nous soulager donc : le heavy metal n’est pas mort, et Judas Priest se positionne encore et toujours comme un véritable titan du genre. On sent une volonté de proposer quelque chose de plus moderne, néanmoins on ne peut s’empêcher de se dire que Judas Priest reste encore et toujours cantonné à ce qu’il sait faire du mieux : du heavy metal rétro.

On ne peut donc pas parler d’innovation totale ou même de chef-d’oeuvre, mais c’est en tout cas une franche réussite qu’on se plait à écouter, et qu’on se réjouit de découvrir en live au Graspop.

Et toi, t'en as pensé quoi ?