Interview : Hans, du Sjock Festival

Le Sjock Festival, à Gierle, vient d’annoncer un line-up de folie pour le mois de juillet, entre rock et hardcore punk. Un festival qui gagne à être connu, surtout dans nos contrées wallonnes. Rencontre avec Hans, responsable presse du festival.

Comment est né votre festival ?

Hans : Sjock est né en 1976 au centre de jeunesse ‘t Hoekske à Gierle. Des représentations y étaient déjà régulièrement données, mais à l’instar de Kastival voisin, il a également été décidé d’ouvrir un festival. Sans interruption depuis 1976, il a lieu chaque année, à l’exception de 2020, l’année corona. Pendant les 20 premières années, on a élu domicile dans la « Cour du Pasteur », en plein centre de Gierle. Le festival a ensuite déménagé à son emplacement actuel sur le Poeyelhei.

Vous proposez aujourd’hui une véritable programmation de qualité, avec de grandes têtes d’affiche. Pouvez-vous nous raconter comment vous avez obtenu un tel succès ?

Le succès n’est pas venu naturellement et s’est caractérisé par des hauts et des bas. Depuis 1976, le Sjock n’a cessé de croître jusqu’à ce que le festival rencontre des difficultés financières en 1993. Cette année-là, l’affiche incluait le Tom Robinson Band, UK Subs, Aztec Camera et Radiohead, mais il ne faisait que 13 degrés ce jour-là et il pleuvait sans arrêt, donc les gens sont finalement restés chez eux, ce qui nous a causé pas mal de soucis. L’année suivante, il y a eu un redémarrage à petite échelle avec une nouvelle équipe et le Sjock a déménagé de fin août à début juillet à son emplacement actuel. Avec cette nouvelle équipe, le festival a grandi progressivement de un à trois jours et de un à trois podiums. Au fil des années, le nombre de visiteurs est passé de 300 par jour à 6 000 l’année dernière.

Le festival fonctionne grâce à des bénévoles à 100% non rémunérés qui organisent cela chaque année avec leur cœur pour la musique. Ils représentent vraiment l’âme du Sjock. Tous ceux qui viennent aider sont là parce qu’ils veulent participer et parce que c’est amusant, pas pour un gain financier. Nous investissons immédiatement chaque euro gagné dans les groupes et les infrastructures pour l’édition suivante. Je pense que c’est là que réside notre succès.

Pensez-vous que Sjock peut devenir encore plus grand ? Est-ce votre volonté pour l’avenir ?

Peut-être que le Sjock peut continuer à grandir un peu, mais ce n’est pas du tout notre ambition. Dans cette optique, de nouveaux défis logistiques se poseront également, mais ceux-ci ne seront plus gérables sur une base volontaire. C’est pourquoi nous envisageons de tout conserver tel qu’il est actuellement et de ne pas poursuivre notre croissance trop rapidement. Le lieu ne se prête pas non plus à une expansion ultérieure et je pense que cela compromettrait le plaisir du festival. En d’autres termes : c’est bien comme ça !

Vous m’avez dit que les Wallons ne connaissaient pas encore bien ce festival. Que leur diriez-vous pour les faire venir ?

Sjock est un festival sans égal en Belgique avec une large programmation allant du rock’n roll au hardcore. Il y règne une ambiance conviviale avec des prix plus qu’acceptables, notamment pour l’entrée, les boissons et la nourriture. C’est un festival à petite échelle caché dans les bois de Gierle où les trous scènes sont rapprochées et accessibles à pied et où l’on peut voir tous les groupes sans en manquer un seul, comme dans les grands festivals. Pour ceux qui y sont allés, Sjock est un joyau caché de la Flandre, mais vous ne pouvez le comprendre que si vous l’avez visité une fois !

En tant qu’organisateur, quel est votre rêve pour le festival ?

Notre rêve ultime est qu’un jeune groupe émerge et prenne progressivement en charge le festival pour l’organiser à la manière de la maison. Le groupe qui s’occupe encore de l’organisation fait cela depuis des décennies et nous avons un besoin urgent de nous rajeunir pour survivre et garder le contact avec la musique. En termes de groupes, je dirais qu’on rêve encore de Rancid, Stray Cats, B52’s, Amyl and The Sniffers,… ou tout simplement de méga nouveaux méga bons jeunes groupes comme on en avait dans le passé avec The Bob ccby Lees ou Stiff Richards,…

Et toi, t'en as pensé quoi ?