Avec leur nouvel album Carnal, Nothing More se positionne encore un peu plus parmi les bons crus de la scène rock à tendance metal actuelle.
Certains groupes sont particulièrement taillés pour le live. C’est le cas notamment de Nothing More, les Texans au charisme indéboulonnable. Découverts il y a quelques années en première partie de Bullet for My Valentine, on a également eu la chance de les retrouver l’année dernière au Graspop pour un show foutrement bien huilé. En 2024, c’est en studio qu’ils nous donnent rendez-vous en sortant leur album Carnal, condensé d’influences diverses et de réflexions profondes.
Si la surprise de l’album n’a pas été calculée (les trois premiers titres ayant été dévoilés petit à petit ces derniers mois), il n’empêche que Nothing More frappe tout de même assez fort avec des paroles très personnelles et un agencement très particulier. Au-delà des musiciens, c’est également le philosophe Alan Watts, réputé pour ses positions très zens, s’inspirant largement du bouddhisme, qui survolera l’ensemble de l’opus. Certaines de ses citations (dans Head, par exemple – « They are not afraid to be human ; they are not afraid to let themselves participate in the pains, difficulties and struggles that naturally go with human existence » – Ils n’ont pas peur d’être humains ; ils n’ont pas peur de participer aux douleurs, difficultés et aux luttes qui vont naturellement de pair avec l’existence humaine« ) forment quelques interludes philosophiques qui ont plus que probablement aidé le frontman Jonny Hawkins à combattre les aléas de la vie. S’ils sont profonds symboliquement, ces interludes que sont Carnal, Head, Heart, Sight et Sound tombent parfois un peu à plat et nous feront regretter un petit manque de rythme face à des bangers comme House of Sand (collab avec Eric de I Prevail) ou encore Blame it on the drugs, à la fois très dansant et percutant.
A côté de cela, des titres très catchy comme Existential Dread ou Give it time nous rappellent à quel point Nothing More ne réinvente pas la roue mais parvient constamment à créer des titres taillés pour le live, semblables à des hymnes qui seront sans aucun doute repris en choeur. Avec Carnal, on ne sort pas des sentiers battus, mais on reste cohérent avec soi-même et c’est tout ce qu’on demande à un groupe de cette trempe.
