L’été commençait très fort pour notre équipe ce mardi 2 juillet ; direction la plaine de Werchter pour la venue hyper attendue et archi sold-out de Bruce Springsteen ! Une soirée qui a tenu toutes ses promesses.
C’est sans encombres mais sous la pluie que nous sommes arrivés sur le site de Werchter ce mardi après-midi, bien décidés à en découdre avec ces conditions météo désastreusement interminables. Il est 17h tapantes lorsque Black Box Revelation déboule sur l’immense scène surplombée pour l’occasion d’un drapeau belge à jardin et américain à cour. Pendant 45 minutes, Jan et Dries vont délivrer un performance rock à souhait pour chauffer le public déjà nombreux en cette fin d’aprèm’, de quoi nous mettre en jambes.
Qui de mieux que l’increvable Seasick Steve pour jouer juste avant le Boss ? C’est à se le demander tant le Californien nous a mis le sourire et a su « imposer » une bonne ambiance avec sa country-rock-bluegrass-plus-roots-que-ça-tu-meurs et ses instruments homemades qu’il s’amusera à nous décrire entre chaque chanson. Du haut de ses 73 ans, éternelle casquette John Deer vissée sur le crâne, le rockeur rappellera plusieurs fois son plaisir de jouer avant Springsteen mais aussi après Black Box Revelation (son batteur était d’ailleurs affublé d’un t-shirt à l’effigie du groupe belge). Un set plus que plaisant accompagné par un invité VIP : le soleil. C’est donc ça l’été belge ?
Mais celui que tout le monde attendait est arrivé sur scène à 20h. Précédé de son fidèle E Street Band, Bruce Sprinsteen est apparu avec la classe et le charisme légendaires qu’on lui connaît lançant les hostilités sur Lonesome Day. Si la réputation du Boss n’est plus à faire, il a toutefois encore réussi à nous en mettre plein les yeux et plein les oreilles avec un set de trois heures pour pas moins de 29 chansons. Avec un son grandiose et une quinzaine de musiciens/choristes sur scène, la légende américaine va nous délivrer un concert absolument fantastique où classiques (Born in the USA, The River, Dancing in the Dark…) côtoieront d’autres titres pépites moins « connues » (Ghosts, Last Man Standing…) accompagné de ses acolytes de toujours à l’instar des légendaires Little Steve et Nils Lofgren aux six cordes mais aussi du métronome « Mighty » Max Weinberg à la batterie pour ne citer qu’eux. Dans cette équipe, personne n’est mis de côté et c’est ce qui rajoute de la beauté à la musique déjà sublime de l’interprète de Born To Run. Au moment de quitter la scène, après que Bruce ait clamé son habituel « You’ve just seen the heart-stopping, pants-dropping, hard-rocking, earth-shocking, booty-shaking, love-making, viagra-taking, history-making, legendary – E STREET BAND« , chaque musicien/choriste aura droit à son « check » ou son accolade, signe de respect et de remerciement du patron qui finira son set sur le superbe I’ll See You In My Dreams en version acoustique.
Voir un concert de Bruce Springsteen, c’est se prendre une leçon. Une leçon musicale avant tout avec des musiciens d’exception, des compositions fantastiques, des réarrangements épatants, mais aussi une leçon humaine. Voir ce gaillard de 74 ans sur scène qui chante si bien cette Amérique populaire, cette Amérique ouvrière, cette Amérique des laissés-pour-compte se donner pour son public et pour ses équipes est tout simplement fabuleux. C’est humble, c’est généreux, c’est émouvant. Springsteen demeure encore et toujours le Boss et il l’a une fois de plus prouvé ce 2 juillet à Werchter. We’ll see you in our dreams.
