Les Foo Fighters triomphants à Werchter

Cette année, le festival flamand Rock Werchter proposait une affiche alléchante mais surtout éclectique. Nous étions de la partie ce dimanche 7 juillet pour une journée très rock en vue avec, en tête d’affiche, le grand retour des Foo Fighters.

Si le festival brabançon a réussi à limiter la casse météorologique tout le long des quatre jours, le soleil était clairement au rendez-vous sur scène ce dimanche. Pour nous, c’était journée main stage avec un programme de haut-vol. C’est le groupe féminin Bluai qui avait la lourde tâche d’ouvrir cette scène immense mais le quatuor flamand ne s’est pas laissé intimider avec un court set rafraîchissant, loin de ce qui nous attendait ensuite. En effet, c’est le trio Brutus, très en vogue sur la scène belge et internationale, qui prenait le relais pour un concert intense. Stefanie, Peter et Stijn ont su se mettre le public présent en masse en poche avec leur post-rock hyper redoutable et des titres déjà cultes comme Victoria. La chanteuse a d’ailleurs eu du mal à cacher son émotion face à cette énorme foule venue l’acclamer. Déjà l’un des highlights de la journée.

Malheureusement, l’ambiance retombera rapidement avec la venue de The Breeders. Peu convaincant, le groupe de Kim Deal a peiné à nous embarquer dans son univers folk-grunge malgré un sourire communicatif et l’envie de transmettre cette énergie à l’audience. Une fameuse déception. Heureusement, on a rapidement pu compter sur Idles pour nous remettre un coup de fouet ! Devenus de véritables icônes de la scène punk contemporaine, les Britanniques ont retourné la main stage le temps d’un concert qui restera dans les mémoires. Pogos, crowdsurfing et autres joyeusetés ont fait de ce concert un moment inoubliable durant lequel le charismatique Joe Talbot n’aura eu de cesse de délivrer des messages de paix (« Ceasfire now ! Viva Palestina ! ») mais aussi de soutien en évoquant les problèmes de santé mentale. Un moment fort dont la plaine résonne sûrement encore à l’heure d’écrire ces lignes, n’en déplaise à notre voisin qui a trouvé le concert trop politique (il faut mieux vous renseigner en amont Monsieur).

Viendront ensuite les Pretenders ! Si leur concert de 2023 au Da Roma nous avait laissés sur notre faim, l’emblématique formation de Chrissie Hynde nous aura ce soir fait oublier ce moment avec un concert puissant et très bien orchestré. N’oubliant pas ses classiques comme Back on the Chain Gang mais aussi I’ll Stand by You, Chrissie Hynde va démontrer qu’elle en a encore sous le pied après près de 50 ans de carrière. Mais celui qui nous impressionnera tout particulièrement, c’est son guitariste James Walbourne, flamboyant et talentueux dans ses solos étincelants. On vous le disait, ce dimanche était rock et ce n’était pas prêt de s’arrêter. En effet, suivaient ensuite un poids-lourd de la scène rock actuelle : Royal Blood ! Le duo formé par Mike Kerr et Ben Thatcher avait une place de choix dans l’affiche du jour, ouvrant pour la tête d’affiche à suivre. Bien que les Britanniques n’aient joué qu’une seule petite heure bien chronométrée (ils méritaient 90 minutes sans problème), ils ont mis le feu à la plaine de Werchter avec un set intense et riche en décibels. Enchaînant (un peu trop machinalement) les tubes comme Figure It Out, Lights Out ou encore Limbo avec le charisme qu’on leur connaît, les deux rockeurs se sont mis les dizaines de milliers de spectateurs présents en poche. On en redemande !

Mais ceux qui étaient LA tête d’affiche de la journée et incontestablement de cette édition de Rock Werchter, c’étaient les Foo Fighters. Après six ans sans venir en Belgique, sept depuis leur dernier passage sur ce site, Dave Grohl et sa joyeuse bande de Foo’s ont déboulé tels des ouragans sur la main stage pour clôturer brillamment le festival. Si l’aura du charismatique chanteur-guitariste n’est plus à prouver, c’est le groupe entier qui nous en a une fois encore mis plein les yeux et les oreilles. Toutefois, au-delà de défendre timidement leur dernier album But Here We Are (deux morceaux seulement seront joués dont le fantastique et déchirant The Teacher), la venue du groupe avait une saveur toute particulière : il s’agissait de la première date belge depuis le décès de Taylor Hawkins, remplacé depuis par Josh Freese (ancien batteur pour Nine Inch Nails, entre autres). Et même si l’âme de Taylor plane encore sur le groupe sur des titres comme Times Like These, These Days ou encore Aurora (titre préféré du regretté batteur), Josh Freese a déjà su trouver sa place dans la formation américaine amenant sa touche quelque peu plus heavy au live. Pendant 2h15 (au lieu de 2h30 prévues initialement), les Foo Fighters vont donner une performance magistrale avec une setlist majoritairement best-of et les interventions toujours drôles, sincères ou émouvantes de Dave Grohl lorsqu’il parle de son ami Taylor ou encore de l’odeur apparemment incroyable des mecs de Royal Blood. Dave Grohl est incontestablement l’une des (si ce n’est la) plus grandes rockstars actuelles de par sa générosité humaine et musicale mais aussi son humilité et c’est ça que dégage un concert des Foo Fighters : un condensé de toutes ces choses qui sont l’âme même d’un groupe qui traverse les décennies sans jamais échouer, sans jamais flancher, même lorsque le ciel leur envoie d’énormes tempêtes.

A en croire Dave Grohl, nous devrions rapidement revoir le groupe en Belgique. Un Sportpaleis en 2025 ? Allez savoir… Mais une chose est sûre, cette journée à Werchter ne nous a pas déçus, que ça soit avec les Foo Fighters ou tous les autres artistes (ou presque) que nous avons vus ce jour. Et ce n’est pas un chien pisteur un peu trop insistant, le petit Coca à 3,5€, la mini frite à 7€ ou le parking à 25€ qui nous ont empêchés de profiter de ce line-up exceptionnel. Cet article s’arrête ici, notre banquier est en train de nous appeler pour des transactions frauduleuses.

Et toi, t'en as pensé quoi ?