Il aura fallu neuf ans pour que David Gilmour nous livre la suite de Rattle That Lock (souvenez-vous le jingle de la SNCF). En effet, ce vendredi 6 septembre, le guitar hero de Pink Floyd a sorti Luck and Strange qu’il compare à The Dark Side of The Moon. Communication maline ou réalité ? On vous donne notre avis ici !
A presque quatre-vingts ans, David Gilmour s’est entouré de gens qu’il aime en commençant par sa femme, Polly Samson, qui s’est chargée des paroles pour une grande majorité des titres quand lui s’est occupé de la musique sauf pour la reprise des Mongolfier Brothers, Between Two Points, dans laquelle sa fille Romany chante et joue de la harpe avec beaucoup de charme. David a enregistré dans plusieurs studios et principalement aux Medina Studios (les siens) mais aussi dans ceux d’un autre génie de la guitare en la personne de Mark Knopfler ! Ce disque a également été co-produit avec Charlie Andrew qui a poussé Gilmour a travailler autrement et à changer ses habitudes.
Le disque commence sur la petite sonate Black Cat avec cette petite mélodie piano/guitare pour enchainer sur Luck and Strange qui contient des parties de piano de Richard Wright (membre de Pink Floyd disparu en 2008) enregistrées lors d’une jam en 2007. Bien que les neufs titres parlent de différentes manières du temps qui passe, de la vieillesse et donc, par conséquence, de la mort, on n’a pas l’impression d’être sous une chape de plombs. Il nous transporte d’un mood à l’autre (avec plusieurs couches de lecture) allant du blues à la folk comme sur le premier single The Piper’s Call en passant par des moments plus ambient avec Vita Brevis qui, au milieu de l’album, nous offre un autre interlude instrumental. Dark and Velvet Nights est une adaptation d’un poème écrit par Polly pour leur anniversaire de mariage. Et en excellent mélodiste qu’il est, on va être absolument conquis par les sept minutes de Scattered (où son fils Gabriel donne de la voix) qui, dans sa construction très floydienne, va passer d’une ambiance orchestrale avec ses quelques notes de piano à un solo final absolument prodigieux. Rien n’est laissé au hasard même dans les dernières secondes !
C’est un vrai bonheur de retrouver le touché si particulier de David Gilmour lorsqu’il pose ses guitares sur ses épaules et c’est ce qui donne à l’ensemble cette texture si chaude. Ce cinquième album solo de la légende du rock porte à moitié bien son nom car il est tout sauf étrange et on a surtout beaucoup de chance de le retrouver après tant d’années d’absence. Riche, poignant et réconfortant !
