Le mardi 22 octobre, le Trix d’Anvers se transformait en salle de cinéma. STARSET a refoulé nos terres avec un show grandiose, comme on en voit peu (ou pas du tout).
Alors que le BMI (Brain Machine Interface) atteint l’apogée de sa puissance, sa dictature commence tout doucement à titiller les consciences. Résultat : les « terroristes », autrement dit ceux qui s’opposent à son fonctionnement ou qui essaient de le contourner, se font purement et simplement éliminés. Jusqu’à ce que l’un d’entre eux ne décèle une faille, et ne programme la fin d’une ère… Tel est le pitch pour comprendre ce concert.
En onze ans d’existence, STARSET ne nous a jamais proposé deux fois le même schéma. On pourrait même parler de prouesse, tant l’écart est important d’un live à l’autre. Tenues, background, décors, rien n’est laissé au hasard, et le storytelling dépasse continuellement les attentes. De la naissance d’une technologie révolutionnaire, à ses revers jusqu’à sa fin, STARSET raconte une histoire digne des sciences fictions d’Hollywood. On est dithyrambiques, mais on l’assume : STARSET ne possède aucun équivalent en termes de show, ou démonstration comme ils aiment à les appeler, en tout cas à notre connaissance. Et ce 22 octobre, on a atteint des sommets : une cinématique digne d’un blockbuster, des hologrammes, des ventilateurs et des tenues dystopiques ont marqué au fer rouge notre soirée. Et l’absence de première partie nous a paru toute de suite plus logique…
Vous le remarquez, il est ici peu question de musique. Tout simplement parce que ce qui caractérise STARSET, c’est avant tout son univers, bien plus que ses chansons. Non pas qu’elles soient inutiles ou oubliables : au contraire, elles se chantent à tue-tête, sont « faciles » à retenir et somme toute efficaces pour le commun des mortels (en d’autres termes : c’est catchy et tout public, sans plus). Mais elles passent globalement au second plan face à ce qui est proposé sur scène. Les clips comme les démonstrations sont travaillés dans le moindre détail et ce, par les membres eux-mêmes, et notamment le chanteur, Dustin Bates. Ingénieur en génie électrique de formation, l’homme met ses compétences au profit de sa passion, et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça fonctionne.
Si vous voulez parler purement musique, on notera la puissance de DEGENERATE et TokSik, deux des nouveaux morceaux qui symbolisent la fin d’une ère (The Final Chapter) et le début d’une autre (l’après BMI). De nouveaux morceaux également plus heavy, une dynamique que l’on espère retrouver dans l’ensemble du futur album. La transition s’est néanmoins faite en douceur avec un interlude de 6 minutes pendant lesquels les décors grandiloquents ont quitté la scène pour un final plus modeste. Plus modeste mais aussi plus convivial : le chanteur s’est montré plus bavard et le public moins réservé (le seul point noir de cette soirée).
STARSET se veut une expérience à part entière plus qu’un concert. Une expérience qui mériterait davantage de soutien et une salle remplie, tant la proposition est généreuse et unique.
