C’est un Forest National archi sold out qui accueillait London Grammar ce samedi 2 novembre. On vous raconte ce concert où il ne valait mieux pas arriver en retard.
En guise d’ouverture de soirée, c’est Lauren Mayberry, chanteuse du groupe CHVRCHES, qui était conviée par les Londoniens. Récemment lancée dans une carrière solo avec la sortie de son album Vicious Creature, l’Ecossaise a livré un court set rythmé et énergique qui n’est pas sans rappeler son travail en groupe. Pétillant sans transcender pour autant.
Dans une arène bruxelloise plein à craquer, c’est vers 21h05 que London Grammar a fait son entrée en scène sur le classique Hey Now. Bien qu’on sente la voix d’Hannah Reid un peu fébrile sur les premiers couplets, toute son amplitude vocale reviendra vite à la charge sur la suite du set. C’est d’ailleurs ce qui nous impressionnera le plus dans ce concert : les capacités vocales de la chanteuse anglaise, notamment sur sur le culte Wasting My Young Years ou l’envoûtant Hell to the Liars. Niveau mise en scène, le groupe mise sur la sobriété : trois praticables, un rideau noir en fond de scène qui s’ouvrira sur les trois derniers morceaux pour laisser apparaître un écran géant et un mini drone volant autour du trio comme pour rappeler l’abeille en couverture de leur dernier album, The Greatest Love, sorti en août dernier, observant minutieusement le groupe. Ajoutez à cela un très joli travail sur les lights et… c’est tout.
Si le trio fait de la très bonne musique, il ne fait cependant pas des « grands » concerts. Pas un seul mot ne sortira de la bouche de la chanteuse, c’est Dot qui s’exprimera principalement dans un excellent français, Dan lâchant une phrase de temps en temps comme pour signaler sa présence. Pendant seulement 70 minutes (rappel compris), les Londoniens vont enchaîner les morceaux à toute vitesse, donnant l’impression d’écouter un best-of sur CD mais avec des gens autour de nous, omettant au passage Nightcall, leur reprise de Kavinsky pourtant jouée la veille à Paris. Le final un peu dansant sur Lose Your Head agira donc comme une sorte de pétard mouillé…
Une performance balayée d’un revers de la main, glaciale et impersonnelle. Dommage pour un groupe qui pourrait créer un univers fabuleux sur scène. Pour un jour de Toussaint, ce sont tous nos espoirs d’un concert d’émotion pure qui ont été enterrés.