Make Them Suffer, à l’apogée de son existence

Ce vendredi 8 novembre, Make Them Suffer sort son cinquième album au titre éponyme. Un condensé de compétences qui fonctionne à merveille.

La difficulté avec un album éponyme, c’est qu’on en attend souvent beaucoup. Généralement synonyme d’identité affirmée, l’opus se doit d’être cohérent et en phase avec l’évolution du groupe. Une chose est sûre, avec les Australiens de Make Them Suffer, le cahier des charges est totalement rempli. On peut même s’avancer en disant qu’on obtient ici l’album le plus complet et consistant du groupe, malgré qu’il ne réinvente pas complètement la roue.

En effet, la structure est aux premiers abords assez basique : des riffs lourds, une voix gutturale particulièrement intense et une voix claire envoûtante au moment du refrain. Ce schéma se répètera une bonne partie de l’album, avec des « hymnes » comme Oscillator par exemple ou encore No hard feelings. Mais si la recette fonctionne aussi bien sans lasser, c’est que musiciens comme chanteurs savent pratiquement tout faire : Sean Harmanis s’essaie au chant « clair » dans Venusian Blues là où la claviériste Alex Reade plonge dans le scream sans grande difficulté, dans Mana God ou Epitaph notamment. L’enveloppe sonore est quant à elle bien huilée, lourde et teintée d’électronique, ce qui apporte ce sentiment de modernité dont MTS fait preuve depuis longtemps. Une patte que le groupe a emmenée à son paroxysme dans cet album éponyme et qui traduit des années de travail acharné et mêlées de changements (Alex n’a rejoint le groupe qu’en 2022 mais appartient déjà à l’histoire).

En bref, Make Them Suffer, c’est un groupe avec lequel il va falloir composer dans les années à venir, maintenant que le ton est donné. Mais Make Them Suffer, c’est aussi un album signature, une démonstration qui devrait façonner l’aura de son créateur de manière indélébile. Figure montante du metalcore, il parvient à dépasser les codes et à créer son propre style, tantôt plus death, tantôt plus pop, tantôt atmosphérique. Et ça, ça fait clairement du bien sur une scène de plus en plus aseptisée et redondante.

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