Zaho de Sagazan parle l’excellence à Bruxelles

C’est dans une ING Arena sold-out que nous sommes allés applaudir Zaho de Sagazan ce dimanche 24 novembre. Une soirée que nous ne sommes pas prêts d’oublier !

S’il nous fallait utiliser un mot pour décrire la première partie emmenée par Jan Verstraeten, ce serait certainement « perché ». Affublé d’un maquillage nous rappelant Vessel de Sleep Token et d’une sorte de couvre-chef en demi-crâne de singe rose (oui, oui), le chanteur nous a emportés dans une sorte de rêverie collective où sa pop côtoie des ours polaires en peluche. Le raccourci est vite fait, bien entendu, mais c’est un véritable OVNI qui se trouvait là devant nous. Une expérience !

C’est un peu avant 21h que la salle s’est plongée dans le noir avant de s’illuminer pour les deux heures à venir. Les premiers instants du concert de ce concert seront plutôt sombres, notamment sur l’intro avec La fontaine de sang, Aspirations et Le dernier des voyages le temps d’installer une ambiance pesante mais pourtant bien trompeuse face à ce qui nous attendait. Dès Mon Inconnu, l’ambiance change de ton et, progressivement, l’ancien Palais 12 évolue vers une discothèque géante. Sur la plus grande scène de Bruxelles, Zaho de Sagazan se révèle être une artiste hors pair, interprète plus que chanteuse. Car oui, au-delà de nous chanter ses plus beaux mots, elle les interprète et leur donne vie. Entre les morceaux, Zaho se raconte. Sa vie, ses rêves, ses histoires (inventées ou non). Du haut de ses 24 ans, l’interprète de La symphonie des éclairs met des mots sur des sujets d’une intimité rare (Mon Corps, Parler l’amour) avec une aisance difficile à concevoir lorsqu’elle confie ne jamais avoir connu l’amour. C’est là que le talent saute aux yeux et aux oreilles. Devant 15 000 personnes, Zaho chante comme pour une seule personne ; c’est intime, c’est doux, c’est personnel mais surtout, c’est émouvant et beau. D’une beauté pure baignée par des lumières profondes. Des abysses surgit la clarté.

Pic by Guillaume Fonteyn – Musically Yours

Mais alors que le concert se construit de poésie généreuse, sombre et touchante, la soirée prend un autre tournant dès que retentit Ne te regarde pas. Véritable hymne au lâcher prise, ce morceau, suivi de Hab sex et Dansez va faire exploser le public bruxellois qui va danser, oubliant l’espace de quelques minutes le regard des autres mais aussi ses soucis, ses angoisses, comme dirigé par cet ange blond, véritable élect’rock star dont l’avenir semble plus radieux que jamais. Et croyez-nous, c’est plus que mérité.

Avec un seul et unique album à son actif, la chanteuse française jouera deux heures d’une grande générosité, allant jusqu’à faire monter son équipe sur scène, remerciant chaque personne une par une entre ses reprises de Modern Love de David Bowie et Ah que la vie est belle de Brigitte Fontaine. La grande classe. En 2024, Zaho de Sagazan a déjà tout des plus grands artistes de sa génération. Mais où s’arrêtera-t-elle ?

Pic by Guillaume Fonteyn – Musically Yours

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