Vous avez déjà eu cette impression d’avoir eu rendez-vous avec l’Histoire lors d’un concert ? C’était notre cas ce 4 décembre à la Paris Défense Arena qui accueillait la légende Paul McCartney.
Une tournée européenne de Paul McCartney, c’est devenu assez exceptionnel que pour le souligner. C’est donc avec une joie extrême que nous avons réussi à nous procurer les précieux sésames de la première des deux dates parisiennes de l’ancien Beatles. Il faut dire que les 40 000 places en vente sont partie à toute vitesse (pas de surprise). Dans la file, la foule reprend déjà en choeur les tubes de Macca pour s’échauffer mais, surtout, se réchauffer. Une fois installés en salle, c’est toutefois après une trè(èèèèèè)s longue intro de trente minutes que le légendaire artiste est modestement arrivé sur scène, lançant les hostilités sur Can’t Buy Me Love pour donner le ton d’une soirée qui s’annonçait absolument inoubliable.
Du haut de ses 82 ans, Paul McCartney se comporte encore comme un fringant jeune homme danseur et plaisantin avec toujours ce flegme britannique qui lui colle à la peau. Mais aussi octogénaire soit-il, Paul va délivrer une performance qui ferait pâlir plus d’un jeune artiste avec 2h30 de concert pour pas moins de 36 chansons jouées dans leur intégralité, passant des Beatles (Drive My Car, Getting Better, Black Bird, Love Me Do, Let It Be…) aux Wings (Let Me Roll It, Jet ou encore le gigantesque Live and Let Die et ses somptueuses pyrotechnies) en n’omettant pas sa carrière solo (Come On To Me, My Valentine, Maybe I’m Amazed… ). On peut même vous écrire une phrase qu’on ne pensait jamais taper un jour : nous avons en droit au tout dernier single des Beatles, Now And Then sorti l’année dernière. Il fera même la belle surprise de reprendre Michelle pour son public français. Si McCartney est principalement connu pour sa carrière historique au sein des Fab Four, il ne faut évidemment pas oublier tout ce qui est venu après et qui continue encore à fasciner en 2024. S’exprimant en français une bonne partie de la soirée et entouré de son excellent band, le bassiste prendra le temps de dédier plusieurs morceaux à ses compères disparus : Something pour George Harrison, joué en partie sur un ukulélé offert par ce dernier mais aussi I’ve Got A Feeling pour John Lennon, offrant un duo virtuel entre les deux artistes qui nous aura fait verser une larme inévitable, tout comme lorsque les 40 000 personnes présentes reprendront ensemble les choeurs d’un Hey Jude qui résonne sûrement encore dans l’antre parisienne.
De frissons et d’émotions pures, il en aura été question à plusieurs reprises ce mercredi soir de décembre à Paris parce que même si la voix de Paul s’adapte au temps qui passe et s’éraille par moments, ses qualités de vocalistes et de musicien hors-pair demeurent encore et toujours saisissantes. S’il est impossible de savoir si cette tournée sera la dernière du gaillard de Liverpool, une chose est sûre : ce soir, nous avons chanté, pleuré, rigolé, applaudi et crié pour rattraper plus de soixante ans de carrière et anticiper celles encore à venir. Surely I’m Amazed.