C’est dans un Cirque Royal complet de chez complet que Steven Wilson faisait son retour en Belgique ce 7 mai et on n’était pas prêts pour cette soirée.
C’était annoncé d’entrée de jeu, le concert se tiendra en deux parties et dès le début, on comprend que cette soirée n’aura rien de banal. C’est avec le mastodonte de 23 minutes Objects Outlive Us, suivi dans la foulée de la plage titre de son dernier album The Overview, que Steven Wilson va lancer les hostilités dans une mise en scène radicalement engagée. Deux chansons « seulement » en 40 minutes avec que le chanteur de Porcupine Tree ne s’éclipse un quart-d’heure avec son groupe. Déjà notre joue se prend une première gifle face à la qualité de ce que nous venons de vivre. Peu rancuniers, nous tendons rapidement l’autre joue pour ce qui s’annonçait ensuite.
En effet, alors que le premier acte nous avait déjà retourné le cerveau, la suite ne s’annonçait pourtant que plus spectaculaire encore. Dans un set au son cristallin, Steven Wilson va s’imposer sur la scène bruxelloise comme un artiste qui présente ses chansons comme une oeuvre d’art, sorte de visite guidée d’un musée sonore. On écoute, mais on ne touche pas (bien qu’on frôle la perfection absolue). Si les titres qui nécessitent la vidéo s’avèrent être très millimétrés, d’autres morceaux plus bruts de décoffrage comme l’immense version de Dislocated Day laissent davantage de place à l’improvisation, offrant ainsi au public des envolées absolument magistrales qui feront exulter le public belge. Pour créer une qualité de performance pareille, le Britannique ne s’est pas entouré de n’importe qui avec Nick Beggs (basse), Craig Blundell (batterie), Adam Holzman (claviers) et Randy McStine (guitare, dont le toucher n’est pas sans rappeler un certain Steve Vai).
C’est en toute humilité que Wilson choisira, pour terminer son concert, deux morceaux « qui clôturent bien un set », estimant qu’il n’a « pas de réel tube pour créer un rappel ». La soirée s’achèvera donc en apothéose avec le sublime Pariah et le gigantesque Ancestral dont on peine encore à se remettre à l’heure d’écrire ces mots. Se faisant rare en concert en Belgique, cette date bruxelloise était d’autant plus exceptionnelle tant ce qu’on a vécu relevait du génie.