Ces 16 et 17 août, nous étions de nouveau de retour à Charleville-Mézières pour la 19ème édition du Cabaret Vert, un de nos festivals coup de coeur. Retour sur deux journées très riches dans les Ardennes !
Festivités du 15 août obliges, c’est avec la tête dans le cul que nous avons pris la route pour rendre visite à nos voisins français. Heureusement, notre état second prendra vite fin face à la légendaire gentillesse de la team du Cabaret Vert.


Bracelets récupérés le samedi, nous nous rendons sur le site quelque peu réaménagé pour cette édition ; exit la scène Illuminations, c’est désormais la scène Zanzibar seule qui fait office de main stage alors que la scène Razorback (axée rock/métal) s’est vue upgrader avec beaucoup plus d’espace. Voir la musique alternative se faire offrir un tel espace nous met du baume au coeur, bravo le Cabaret Vert. Mais à peine le temps de nous habituer à ce léger changement que déjà les festivités commencent avec The Linda Lindas. Débarqué de Californie, le jeune quatuor féminin va déjà faire monter la température avec un set punk rock puissant et engagé. Une belle découverte pour leur premier passage dans l’Hexagone !
Après un court passage du côté de la Razorback pour applaudir Resolve (remplaçant au pied levé House of Protection), nous voilà déjà de retour sur la Zanzibar pour applaudir la légende MC Solaar ! Pendant une heure, Claude MC va délivrer une performance XXL sous forme de best-of, passant de Bouge de là à Caroline sans oublier Da Vinci Claude ou encore Hasta la vista. Avec son flow légendaire et son débit supersonique, le rappeur va mettre tout le monde d’accord, prouvant ainsi son statut d’icône du rap français. Mais le groupe que nous attendions impatiemment, c’était évidemment Queens of the Stone Age. Après leur rendez-vous manqué en 2024 suite à la maladie de Josh Homme, c’était donc avec encore plus d’impatience que retrouvions les Américains à Charleville-Mézières. C’est sur No One Knows que QOTSA a fait son entrée cinq étoiles. Pendant 80 minutes, Homme et sa bande ont délivré un concert musclé, véritable leçon de rock et de charisme, alternant entre morceaux plus récents de leur dernier album en date, In Times New Roman sorti en 2023, et classiques comme Go With The Flow, Little Sister ou encore Make It Wit Chu sur lequel le chanteur s’offrira un bain de foule. Légendaire.

A peine le temps de se reposer de cette journée que nous voilà déjà de retour dimanche, démarrant notre journée du côté de la Razorback pour les Néerlandais de Tramhaus avant de passer de l’autre côté du site pour la venue très attendue de The Last Dinner Party. Tout droit venues de Londres, les six anglaises en pleine ascension ont offert au public français un concert féérique rappelant par moments Florence + The Machine, mélangeant douceur et énergie tout en semblant sorties d’un conte de fées. Nous prenons ensuite la direction du bas du site où nous attendaient les Irlandais de Kneecap. Le groupe de rap, bien connu pour ses prises de position pro-Palestine qui font dresser les cheveux de la droite française, a déployé une énergie folle en engagée, tout ce qu’on attendait d’eux.
C’est après un repas bien mérité que nous allions alors avoir l’occasion d’applaudir Julien Doré. Pour la première fois au Cabaret Vert, le chanteur à la chevelure d’or a offert un concert d’une belle générosité, se promenant dans l’ensemble de sa discographie déjà riche, passant de Les limites à Paris-Seychelles sans oublier La fièvre ou encore Coco câline qui l’a vu débarquer en scooter piloté par un panda (promis). Mention spéciale pour le sublime tableau de la chanson Porto Vecchio. Visiblement ému d’être sur cette scène, celui qui a remporté La Nouvelle Star en 2007 a joué de son humour légendaire à plusieurs reprises, faisant quelques petits taquets à Will Smith qui se produisait après lui. Cet humour s’est également traduit dans sa setlist puisqu’il a terminé son concert par Ah les crocodiles, créant au passage une chenille géante dans la foule. Du génie (on pense). Mais la tête d’affiche que nous n’avions pas vue venir pour cette édition, c’était bien entendu Will Smith ! Le chanteur/acteur oscarisé clôturait ce Cabaret Vert et en toute franchise, on ne savait pas trop à quoi s’attendre. Spoiler : on n’a pas été déçus ! Certes, Will Smith n’est pas le plus grand des chanteurs mais force est de constater qu’il sait faire le show. En arrivant sur scène avec Gettin’ Jiggy With It et Miami d’entrée de jeu, il a mis tout le monde d’accord, inaugurant un set de 90 minutes survolté. Entouré de musiciens, choristes et danseuses de talent, le Prince de Bel-Air va faire le show, se lançant dans de (parfois trop) longs monologues entre les chansons. On ne fera d’ailleurs pas plus américain que son discours larmoyant en hommage à James Avery (interprète éternel de l’Oncle Phil) avec une violoniste à ses côtés. Un poil too much non ? Même chose lorsqu’il brandira son Oscar à la foule, preuve de rédemption suite aux événements lors de la cérémonie de 2022. Bref, un show très américain mais bien foutu avec une ambiance survoltée.


Comme chaque année, le Cabaret Vert nous a régalés avec son affiche des plus éclectiques. Mais au-delà d’un festival de musique, c’est aussi un événement engagé en termes d’écologie, favorisant notamment le circuit court pour ce qui est des boissons et de la nourriture. Une carte jamais égalée qui ferait pâlir de nombreux concurrents. Au-delà des plaisirs de la bouche, c’est aussi un festival où règne la bonne humeur, la bienveillance et la sympathie de l’ensemble des équipes. Merci aux organisateurs, aux bénévoles, à la sécu et à tous les autres pour cet accueil merveilleux.
Photo à la une : Florent Mayolet
