Alors que nous voguions à travers la tournée Gravity de Bullet For My Valentine, notre oreille s’est tendue avant même que le concert commence. Avec ses trois premières parties, les Gallois se sont fait plaisir. Et la première d’entre elles, SHVPES, a retenu toute notre attention. Parce qu’elle inaugurait la soirée avec brio. Et surtout parce que son deuxième album, Greater Than, est sorti ce week-end et que nous l’avons plutôt bien apprécié.
Tel père tel fils. Enfin presque… Lorsqu’on découvre que l’énergique chanteur de SHVPES n’est autre que le plus jeune fils de Bruce Dickinson, on pense avoir décroché le gros lot. Papa lui a sans doute enseigné les bonnes manières. Impression confirmée lorsque la hargne de Rage Against The Machine s’illumine à travers sa voix. Avec SHVPES et Griffin Dickinson, on découvre en effet le sosie vocal de Zack de la Rocha, son père spirituel ou en tout cas, celui qu’on lui assigne. Parce que ses références à lui sont plutôt du genre Trivium, d’ailleurs tatoué sur son bras et… présent sur le titre Rain du dernier album.
Greater Than est sorti ce vendredi et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il laisse coi. A la fois explosif et particulier, l’album nous semble expérimental avant d’être abouti. Mêlant vraisemblablement quelques influences diverses, telles qu’Asking Alexandria, Skindred, Architects et Kendrick Lamar, le nouvel opus de SHVPES nous perd parfois dans le flot d’informations qu’il transmet. Mais certaines d’entre elles se dégagent, et nous confirme qu’on est sur la bonne voie.
Calloused Hands donne le ton et nous fait directement rentrer dans le vif du sujet : un mélange NU/metalcore assez classique mais assumé, et terriblement efficace. « Welcome to the playground./ Make the rules so we say how./ Much we think you’re Worth ». Les tubes qui suivent, Undertones et surtout Afterlife, nous confortent dans cette idée. Taillées pour le live, plus « catchy », avec des refrains entraînants et poignants, ces chansons semblent les plus abouties, les plus complètes, les plus « SHVPES« , finalement.
Parce que ce que l’on peut reprocher à cet opus, c’est certainement qu’il soit décousu. Des titres comme I’m Stuck nous semblent presque tombés là par hasard. Ce qu’avoue Griffin à demi-mot lorsqu’il raconte l’avoir écrite en deux heures (elle dure 1m41) lors d’un trajet entre Londres et Birmingham, et l’avoir enregistrée en une seule prise. Il en va de même pour Two Wrongs, No Rights, dont les références à Kendrick Lamar nous apparaissent un peu trop évidentes et ternes. Mais ces envolées leur seront vite pardonnées ; le titre Rain composé avec Matt Heafy de Trivium nous fait d’ailleurs oublier les errances passées, signant même le titre le plus heavy de l’album.
Clôturé sur Counterfeit, Greather Than nous salue finalement avec le Griffin en colère qui nous interpelle tant. Il le dira lui même : « j’y dévoile toute la rage que je n’ai pas pu verser dans Undertones ». Un bon « fuck you » à une ancienne connaissance. S’il est énervé, nous on est plutôt contents du résultat…
Article superbement rédigé qui dépeint de belle façon l’énergie et l’univers multi-facettes d’un groupe passionné et passionnant qui fait du live un terrain de jeu au sein duquel il évolue sans la moindre concession et de manière terriblement efficace! Merci pour cette chronique à l’image de SHVPES: précise, dense, riche et variéé!
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