Ôde au Prog à l’EUROBLAST Festival

Les 29 et 30 septembre, on profitait de l’été indien à Cologne, pour le rendez-vous prog de l’année : l’Euroblast Festival qui fêtait sa 15ème édition.

Une Lituanienne, des Belges, des Français et des Allemands vont à Cologne… Ce pourrait être le début d’une blague mais il n’en est rien. A l’Euroblast Festival, les cultures se mêlent autour d’une passion pour la musique progressive et ses multiples traductions. Qu’ils fussent plutôt metalcore, deathcore, sludge ou encore dark electro, les groupes prog ont fait de ce week-end à l’Euroblast une véritable fournaise où découvertes et retrouvailles étaient légion.

Il faut dire que le week-end démarrait fort avec les Allemands de Disillusion. La grande salle très indus de l’Essigfabrik était déjà pleine à craquer pour ce récital de prog pure qui amorçait un week-end haut en couleurs. Mais c’est GGGOLDDD qui nous frappera en premier : entre dark electro et post punk, le groupe néerlandais emmené par l’hypnotisante Milena Eva nous a transportés dans les profondeurs de son âme. Un show particulier, qui ne plaira pas à tout le monde, mais qui ne laisse décidément pas indifférent, tant il est personnel (Milena y raconte explicitement les agressions sexuelles qu’elle a subies) et expérimental. On regrettera les discussions en fond de salle, qui n’encourageront pas certains à se laisser transporter.

Notre coup de coeur assumé de week-end nous ramenait cependant à nos terres : les Bruxellois d’Ice Sealed Eyes, rencontrés au Durbuy Rock en mai, ont retourné la petite salle du bas devant une foule presque déjà acquise à sa cause et qui, pourtant, et pour la plupart, les découvraient le soir-même. Une première à l’étranger réussie pour ce jeune groupe, qui possède décidément tous les codes pour faire partie des plus grands. Le collectif The Ocean clôturait cette première journée par un show détonnant devant un public, lui, totalement conquis. Loïc Rossetti n’a d’ailleurs pas lésiné sur les moyens pour le remercier : stage dive et surf ont bercé sa prestation.

The Ocean – Priscilla Lénaerts

Le lendemain, c’est une affiche plus hard qui nous attendait : Ghost Iris et Heart of a Coward ont tous deux déchaîné les foules avec un deathcore parfois progressif, parfois plus trivial qui convainc autant qu’il dépote. On regrettera néanmoins la durée limitée de ces deux shows qu’on aurait souhaités plus longs tant on en est sortis ravis.

Mais cette journée du samedi a également été bercée par les découvertes : Feather Mountain s’est illustré avec son mélange metal et rock alternatif saisissant, à l’instar de A kew’s tag qui mériterait une plus grande visibilité à l’avenir. Mais c’est évidemment Leprous qui marquera le week-end au fer rouge : un show « New Era » envoûtant, des musiciens d’une qualité rare et une voix à couper le souffle, capable de transporter une salle entière dans un univers où la musique progressive touche ce qui semble être son paroxysme. Complexe mais terriblement efficace, la musique de Leprous restera gravée dans les esprits des festivaliers. Parce que les Norvégiens ne se sont pas arrêtés là : le chanteur Einar Solberg est remonté sur scène une première fois le lendemain en solo avant de remplacer Voyager au pied levé avec son groupe pour des raisons médicales évoquées la semaine dernière. De quoi ravir les fans puisque ce second show était orienté « Old Era ».

C’est donc un festival à l’affiche d’une qualité indéniable que nous avons eu plaisir à suivre ce week-end. Une affiche qui permet aux non-initiés de se familiariser avec la musique progressive, qu’ils soient métalleux ou rockeurs dans l’âme.

Et toi, t'en as pensé quoi ?