Sortant au mininum un album par an, le célèbre et prolifique songwriter américain Ryan Adams débarque encore avec un nouveau trésor intitulé « Prisoner ». Chronique !
Avant la sortie de « Prisoner », Ryan Adams avait déjà déclaré que son prochain opus allait être un de ses plus personnels et meilleurs albums. Tout matériel est bon à prendre pour son univers créatif, et encore plus s’il s’agit d’un divorce qui s’est mal terminé. En effet, le quarantenaire utilise à nouveau la musique comme exutoire, invitant l’auditeur à se plonger avec lui dans un traitement musical de qualité.
Le premier single « Do You Still Love Me? » était un peu effrayant quant au style car, bien que riche en émotions, il reste très proche d’un pastiche plus agressif de Foreigner, cité comme influence avec Bruce Hornsby et Bruce Springsteen (autrement dit « la musique des 80s ») pour cet album en particulier. Il a fallut attendre les deux autres singles pour (ré)entendre la marque de fabrique du songwriter : « To Be Without You » et « Doomsday ». Si la thématique ne change pas, les guitares acoustiques et extraits d’harmonica rappellent ses premiers succès de « Heartbreaker » tandis que le son de guitare électrique atypique mélangeant chorus et réverbe dont on était devenu familier dans ses deux albums précédents et dans « Love Is Hell » (coïncidence ?) refait surface. À noter que ce son a aussi été récemment mis à l’honneur avec la commercialisation d’une pédale d’effets chez VCR le reproduisant.
Ce son envoûtant se retrouve évidemment dans le titre éponyme. Second morceau sur l’album, « Prisoner » annonce la couleur mélancolique de l’album. « I am a criminal, I am a prisoner for your love » lamente Ryan dans une mélodie accompagnée d’une musique parfaitement agencée. Cependant, le songwriter fait vœu de sortir de cette prison, de cette dépression dans « Haunted House » parce que « life is too sweet man, life is too short ». Sentiment qu’il confirme dans « Shiver and Shake », qui fait écho aux nombreux EPs sortis entre ses deux albums précédents, un titre vibrant qui donne la chair de poule. Dans la même veine mais un peu plus rock, on citera également « Anything I Say to You Now ».
Vers la fin, on retiendra particulièrement « Outbound Train », d’un rythme plus enjoué et peut-être encore prisonnier des débuts alt-country de Whiskeytown, le premier groupe du musicien. Néanmoins, c’est l’influence « Springsteenienne » de « Tightrope » qui est des plus surprenantes. Alors que les deux premières minutes ressemblent fort au reste du répertoire plus acoustique de Ryan Adams, un solo de saxophone agrémenté de quelques notes de piano fait irruption pendant la dernière minute, un moment fort de l’album.
En résumé, Ryan Adams prouve qu’on peut-être prolifique et prisonnier d’un style en faisant toujours plaisir aux oreilles des fans avec quelques belles surprises. Avec en prime quelques belles sessions acoustiques disponibles sur la toile, le songwriter sera aussi prochainement en tournée avec son groupe aux USA et en Europe, on se réjouit d’entendre ça en live !