Sur la scène hardcore, on ne les présente plus. Sur les planches depuis 2003, Stick To Your Guns s’impose comme une, si pas LA, référence du genre. Leur passage au Trix ce mercredi l’a encore bien démontré. Résumé !
Si le punk hardcore nous plaît autant, c’est sans doute que la colère qu’il dégage n’a d’égal que la convivialité qu’il installe. Fini le culte de l’idole, le public ne fait qu’un avec la musique.
Il est 19h. Les portes s’ouvrent et les spectateurs arrivent au compte goutte. Il est encore temps de boire une 50, la tête d’affiche ne montera sur scène qu’à 21h30. Avant elle, on ne sait pas trop dans quoi on s’embarque. Employed To Serve grimpe sur scène et finit par nous donner le ton. Malheureusement, le public n’est pas très réceptif à ce style criard et monocorde. On a l’impression d’entendre six fois la même rengaine. La sauce ne prend pas. Et ce n’est pas ce jeune homme qui fait des moulinets avec ses bras et ses poings serrés qui inversera la vapeur…
C’est alors au tour de Counterparts de se lancer et de changer la donne. On le sent : les Canadiens ont leur Fan Club et ils sont bien décidés à le montrer. Entre cet inconnu au bataillon qui grimpe sur scène inopinément depuis le public pour rugir quelques notes au micro, le crowdsurfing qui démarre et les voix qui s’entremêlent, on entre enfin dans le vif du sujet. On regrettera peut-être les discours intempestifs et répétitifs du chanteur qui semblait particulièrement « happy to be there with [us] » et « having the time of his life right now ».
Arrive alors le clou du spectacle. Stick To Your Guns n’a pas le temps de monter sur scène que les spectateurs s’échauffent déjà, prêts à en découdre. On s’attend donc à du sale et on ne s’est pas trompés : des titres comme We Still Believe et Against Them All suffisent à enflammer nos mollets et cordes vocales. Les Américains proposent ce qu’ils savent faire de mieux : mettre le feu. Mais cette fois, une certaine intimité s’installe. Leur dernier album, True View, s’avère davantage une explosion de sentiments et d’émotions personnelles qu’il n’en a jamais été le cas auparavant.
On quitte finalement l’engagement politique qu’on leur connait pour un peu plus de sensibilité. Les interludes sur la défunte mère du frontman Jesse Barnett, véritable inspiration de cet album, nous clouent le bec. Le public s’arrête presque de respirer, et il applaudit, dans un moment qu’on trouvera profondément intense. Stick To Your Guns a encore beaucoup de choses à dire, et continue de le faire à la perfection. Passant de l’émotion à la violence de Married to The Noise, qui en a fait vibrer les murs, le groupe s’est véritablement offert à son public, qui n’a d’ailleurs pas hésité à reprendre en cœur les refrains qu’il connait sur le bout des doigts et à surfer en masse pour ne serait-ce qu’effleurer la scène…
A tel point que la fin du concert nous en laisse un goût de trop peu ; d’autant plus qu’il aura duré 50 minutes à peine et que les lumières ont tardé à se rallumer. Parce que, clairement, on en aurait bien redemandé. Même si on était déjà bien éreintés…
A reblogué ceci sur gilleshuauxwordpresscomet a ajouté:
Soirée mémorable! Merci Sticky!!! On espère les revoir tout bientôt!
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