Architects & Guests : impressions croisées

En novembre 2018, le groupe de metalcore Architects signait son grand retour avec leur nouvel opus intitulé Holy Hell, et qui dit nouvel album dit nouvelle tournée. Nous le préfacions déjà dans notre chronique sur cet album : ce retour, nous l’attentions depuis 2016 suite à la tragédie qu’a traversée le groupe. La rédaction de Musically Yours s’est d’ailleurs rendue à deux concerts de la formation britannique, une fois à Anvers et une fois à Luxembourg-ville. Dès lors, il a été décidé de vous rédiger un compte-rendu à quatre mains sur ces deux performances. Vous l’avez bien compris, c’est comme deux articles pour le prix d’un ! Concocté avec amour par Priscilla Lénaerts et Vicky Chleide.

Les « support shows »

Polaris, groupe de metalcore australien, a ouvert le bal. La formation s’est révélée être une bonne découverte car on a vraiment apprécié l’énergie que dégage le groupe et sa manière de prendre possession de la scène, malgré qu’il soit encore méconnu chez nous. On vous recommande d’ailleurs l’écoute de leurs titres Lucid et The Remedy.

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Polaris by Vicky Chleide (Musically Yours)

Beartooth a ensuite à son tour animé les foules. Originaire des États-Unis, il propose un style de metal différent de celui de Polaris et Architects, autrement dit du post hardcore. La prestation ne nous chauffe pas plus que ça et on a une légère impression que le chanteur se prend pour une diva. Sans doute trop pour un artiste qui n’a pu compter que sur une dizaine de fans sur place.

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Beartooth by Vicky Chleide (Musically Yours)

Dans l’ensemble, les deux groupes en « guests » (sur la tournée) et Architects forment un bon combo, offrant alors au public une soirée metal des plus rugissantes.

La performance d’Architects

Le premier morceau Death Is Not Defeat résonne enfin. Ce titre n’a pas été choisi au hasard. C’est d’ailleurs un peu notre ressenti tout au long de leur live, que ce soit à Anvers ou à Luxembourg-ville : le concert semble être orchestré et manquer de naturel. Néanmoins, la performance du chanteur Sam Carter et des musiciens est maîtrisée et de qualité, et aucun faux pas n’est à déplorer. Architects s’élève sur un autre niveau et assoit une fois de plus sa forme actuelle.

Concernant la setlist, elle est restée identique, orchestrée et millimètrée comme le reste du show. En revanche, elle se dosait parfaitement entre classiques et titres du dernier opus. Les spectateurs ont dès lors pu écouter en live des titres très attendus tels que Modern MiseryA Match Made In HeavenGravediggerNihilistHoly Hell, etc.

Finalement, on a vécu le concert comme un hommage à Tom Searle, disparu il y a deux ans. Le moment le plus fort de leur performance à Luxembourg revient au moment de scander Memento Mori. Un morceau qui s’est arrêté si soudainement, comme une mort brutale que personne n’aurait envisagée, qui était impensable. Voici la note sur laquelle s’est achevée leur show, avant d’entamer les rappels Gone With The Wind et Doomsday.

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Architects by Vicky Chleide (Musically Yours)

L’ambiance

Malgré un public assez jeune, on regrettera son manque d’engouement à Anvers. Là où on s’égosillerait à plein poumons, la réponse s’avère plutôt timide. Mais qu’importe : on passe un bon moment, même si Sam Carter n’a pas l’air très enclin à se dévoiler. Finalement, on se trompe lourdement. En touchant à la fin du concert, Gone With the Wind se termine difficilement. La voix du frontman tremble. « Do you remember when you said to me: my friend, hope is a prison«  résonne dans le micro et le chanteur fond alors littéralement en larmes, ému, devant le T//S qui se reflète derrière lui. Au tiers de la tournée, l’âme de Tom plane encore derrière Architects. Holy Hell n’avait jamais pris autant de sens que ce soir-là. « Let’s be an aggressive frontman again » marmonne-t-il entre deux sanglots. On le sent sincère et ça fend le cœur. Mais finalement, c’est peut-être cela qu’on attendait.

A Luxembourg-ville, on s’est retrouvés avec une atmosphère similaire. Malgré Polaris et Beartooth qui avaient échauffé la salle, l’ambiance sur le concert d’Architects est vraiment montée crescendo. Le public se postait au début stoïque mais s’est finalement déchaîné petit à petit. Un peu après 40 minutes de concert, Architects nous présente leur titre These Colours Don’t Run comme le morceau le plus hard de la setlist et là, on se prend une claque. On aurait pourtant apprécié de la part du groupe plus de communication avec son public. À part quelques « merci » et « nous sommes contents d’être là », rien de plus n’a été partagé à ce niveau-là. On pourrait en conclure que les Anglais se basent trop sur leurs jeux de lumières, assez explosifs au passage, et leur performance sur scène pour donner un concert de qualité. De plus, le côté émotion n’a pas été aussi mis à nu qu’à Anvers.

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Architects by Vicky Chleide (Musically Yours)

Le lieu du concert

Le choix de la Lotto Arena nous a d’abord surpris. Passés par l’Ancienne Belgique, de moitié plus petite l’année dernière, leur succès aurait-il été si fulgurant ces derniers mois au point de choisir une plus grande salle ? Oui et non : le parterre est rempli et les gradins quant à eux peinent à trouver acquéreur. Mais qu’importe, il fallait bien cela aux Britanniques pour dévoiler leur visuel particulièrement étoffé. Au millimètre près, le décor est étudié. Architects a voulu marquer le coup pour un album qui leur tient particulièrement à coeur, et ça marche ! Bien que les problèmes de sonorisation de la Lotto Arena empêchent certains d’en profiter pleinement.

En ce qui concerne le Luxembourg, nous nous sommes rendus pour la première fois à Luxexpo The Box dans le cadre d’un concert. Il faut savoir qu’il s’agit d’un établissement généralement loué pour des conventions, soirées d’entreprises, salons en tous genres, etc. Contrairement à la Lotto Arena, la salle Luxexpo dispose d’une bonne acoustique mais la configuration de cette dernière fait que la scène se trouve à un niveau beaucoup trop bas. Par conséquent, les spectateurs se trouvant au fond n’ont pas la possibilité de voir les artistes performer sur scène à moins de mesurer 1m90.

Ce qu’on en retient

Dans un cas comme dans l’autre, Architects semble savoir où il veut aller. Le groupe travaille d’arrache-pied pour proposer un live digne de ce nom et orchestré à la perfection et surtout sincère. Si les membres du groupe ne se dévoilent pas beaucoup au public, leur musique le fait pour eux.

 

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