Bring Me The Horizon : haine et amour

Oubliez tout ce que vous savez de Bring Me The Horizon. Le groupe sort amo. Chronique !

En sortant That’s The Spirit en 2015, les Bring Me The Horizon amorçaient un virage vers quelque chose de plus soft qu’à l’accoutumée. Alors que BMTH surfait sur une vague metalcore avec l’excellent Sempiternal, la descente a été brutale pour de nombreux fans à l’époque même si la patte du groupe était toujours présente dans le fond. Bref, le deathcore avait laissé place à une sorte de nu-metal.

Depuis la sortie de ce dernier album, beaucoup de choses se sont passées dans la vie du groupe, et plus particulièrement dans la vie de son charismatique chanteur Oliver Sykes. En effet, ce dernier a vécu un divorce assez houleux (nous avions d’ailleurs assisté à une prestation folle de BMTH à Werchter au lendemain de la séparation du couple avec, en prime, un Sykes malade comme un chien) et s’est déjà remarié entre temps. Et devinez quoi ? Ces événements marquants rythment amo, ce nouvel opus de la formation anglaise. mother tongue, par exemple, évoque la nouvelle femme du chanteur anglais (« fala amo » est en fait une expression portugaise, son épouse étant d’origine brésilienne).

Dès la présentation des différents singles de promo, le virage amorcé en 2015 se confirme : le groupe est plus commercial que jamais. medicine ou encore mother tongue sont les exemples parfaits de ce retournement stylistique. En prenant l’album dans son intégralité, in the dark et ouch viennent appuyer la situation avec des sonorités très électro en renvoyant au placard les grosses guitares. Heureusement, ces dernières sont toujours présentes car même si le groupe a opté pour quelque chose qui semble adapté à un public beaucoup plus large, il n’en perd pas pour autant ces sonorités très rock que l’on retrouve ici sur wonderful life, MANTRA ou encore sugar honey ice & tea.

Parlons d’ailleurs de ce MANTRA. Tous les titres de cet album sont écrits en lettres minuscules (chose peu courante dans la musique anglophone) à l’exception de ce dernier qui, selon les dires du chanteur, compare les débuts d’une relation amoureuse à une secte et donc, au fait de devoir s’ouvrir à l’autre dans les moindres détails. Par conséquent, on en vient à se demander si ce choix typographique ne serait pas un moyen pour le chanteur de montrer à quel point son divorce l’a réduit à néant avant de grandir à nouveau sentimentalement.

C’est finalement sur le plan musical que le groupe marque le plus de points ! Chaque membre donne de sa personne et c’est harmonieux, quoi qu’on en dise. Bien que les Britanniques s’assagissent avec le temps, ils n’en perdent pas moins leur talent qui ne fait que s’accroître au fil des albums. Ainsi, Sykes et ses potes prouvent qu’ils peuvent mêler hardcore et mainstream. Et si vous êtes en manque du vieux BMTH, l’incroyable et symphonique i don’t know what to say devrait vous consoler. Les quatre musiciens démontrent sur chaque chanson qu’ils ont du talent et qu’ils peuvent faire mouche en un claquement de doigts.

Pour peu, on se retrouverait presque dans la même situation que lors de la sortie du dernier album de Linkin Park il y a pratiquement deux ans. On a ici affaire à un groupe qui s’est créé une communauté avec un style bien précis et une identité forte mais qui décide de briser ses codes pour s’aventurer dans un nouveau territoire. A l’heure où se faire un nom dans la musique et garder sa renommée n’est pas toujours chose aisée, peut-on blâmer ces groupes qui décident de faire de nouvelles expériences ? Spoiler alert : cette question est rhétorique. En effet, malgré ces changements, Bring Me The Horizon sort un amo qui est loin d’être mauvais si on s’enlève de l’esprit les premiers albums du groupe. Fermez vos idées reçues, ouvrez votre esprit.

 

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s