15 novembre 2023, la francophonie pleure, Karl Tremblay n’est plus. Le chanteur emblématique des Cowboys Fringants a perdu son combat face à la maladie. Mais avant ça, il a jeté ses dernières force dans un ultime album sorti ce 25 avril, Pub Royal.

C’est en février dernier que Marie-Annick Lépine, musicienne des Cowboys Fringants et épouse de Karl, annonçait la fin de l’enregistrement et la future sortie de cet ultime album du groupe québécois. On ne va pas vous mentir, on redoutait quelque peu cette écoute qui s’annonçait chargée d’émotions. Bingo.

Ce Pub Royal, on peut le diviser en deux parties : les morceaux écrits pour la comédie musicale du même nom actuellement en tournée et les inédits du groupe. Bon, soyons francs, nous n’avons pas vu le spectacle et ne pouvons pas attribuer tel morceau à telle partie mais une chose est sûre : nous avons affaire à des Cowboys Fringants pur jus ! A la fois festifs (Bienvenue chez nous) ou funs (Questions sans réponses), les Québécois sont avant tout émouvants sur Les cheveux blancs où Marie-Annick chante à ses filles « La vie est souvent injuste, surtout qui partent avant d’avoir les cheveux blancs » mais surtout sur La fin du show, sorte de morceau testamentaire de sept minutes qui nous arrache véritablement le coeur. Sur ce titre, Karl Tremblay se montre résilient et fait le bilan de cette « ben belle ride » qu’a été sa vie et, fataliste sur le sort qui l’attendait, chante « passer de l’autre bord du rideau […] oui on est à la fin du show […] Moi qui ai tant aimé la vie, tout est fini… » Déchirant. C’est aussi ça Les Cowboys Fringants : une montagne russe d’émotions fabuleuses.

Lorsque l’album se clôture sur Merci ben ! où le chanteur iconique fait le bilan d’une carrière fabuleuse avec son groupe, on ne peut que rendre à Karl Tremblay, Marie-Annick Lépine, Jérôme Dupras et Jean-François Pauzé ce merci pour toutes ces belles années, ces belles chansons, ces beaux moments. On ne t’en veut pas Karl, on rêve tous d’être un guerrier de cette envergure ! Cet ultime disque des Cowboys Fringants ne nous aura pas laissés indifférents. C’était beau, c’était intense mais c’est un chapitre gigantesque de la musique québécoise et francophone qui se tourne. Nous aussi, on a eu une ben belle ride.