Vous avez déjà eu l’impression de voler ? De n’être rien ?
Après une première soirée à guichets fermés fin mars, Ludovico Einaudi réinvestissait le Cirque Royal ce 16 avril pour une nouvelle soirée archi-complète. Le pianiste italien était là pour présenter son dernier album Seven Days Walking (Day 1) sorti le mois dernier.

Il est environ 20h10 lorsque les lumières s’éteignent et que l’immense écran s’allume pour laisser place à un sentier de campagne en noir et blanc. Redi Hasa (violoncelle) et Federico Mecozzi (violon) entrent en piste. Ils seront suivis quelques instants plus tard par le maestro de la soirée qui s’installera à son magnifique piano à queue.
Pendant deux heures passées à la vitesse de l’éclair, les trois musiciens vont enchaîner les pépites instrumentales, procurant une sorte de frisson collectif à son audience attentive. Einaudi joue une série de suites d’une dizaine de minutes chacune, toutes suivies de chaleureux applaudissements. Et que dire lorsque, en guise d’apothéose, le Turinois offre les splendides Nuvole bianche et Experience. L’émoi fut à son comble durant ces instants suspendus.
Durant l’ensemble de la prestation, on a pu admirer la qualité de jeu du trio mais surtout la maestria du pianiste italien qui semble caresser les touches de ce si bel instrument, comme s’il effleurait les nuages de passages sous ses doigts avec cette inquiétude de les abîmer. La sensibilité entière se retrouvait dans ce jeu si délicat et touchant à la fois. Pendant ce temps, l’écran en fond de scène prend des allures de voyages dans le ciel et dans la nature, tout nous semble si grand puis si petit, ce concert était finalement un moment de grâce et d’évasion.
Vous avez déjà eu l’impression de voler ? De n’être rien ?
