Interview de Redemption

Dans le cadre du Cabaret Vert, nous avons eu l’opportunité de rencontrer le groupe Redemption. Il s’agit de Matt, chanteur-guitariste à 16 ans, de Rod, batteur à 11 ans et de JS, bassiste et père de ces deux enfants. Nous avons passé un agréable moment avec eux à parler de leur projet, leurs influences et inspirations mais aussi de la vie de famille dans le monde de la musique. 

Quand Redemption a-t-il vu le jour et d’où est venue cette idée ? 

Matt : Mon père a toujours fait de la musique mais sans forcément nous y entraîner, je veux dire qu’on s’y est mis tous seuls. Il y avait des guitares à la maison donc j’ai commencé la guitare, j’écoutais des disques, je regardais des lives et tout cela m’intéressait. Et je jouais tout seul dans ma chambre jusqu’à ce que ce petit bonhomme [Matt désignant son frère Rod] soit assez grand pour commencer la musique. Il a commencé par la guitare aussi, mais sans plus alors il s’est mis à la batterie et là, on était super contents de pouvoir jouer ensemble. On avait fondé un petit groupe tous les deux, simple et vraiment débutant, du punk rock un peu chantant. Puis à un moment, on a voulu s’y mettre sérieusement et on avait besoin d’un bassiste. Et papa étant bassiste… On a enregistré une petite démo et énormément répété. Ensuite, on a fait un concert et on a tous kiffé, je pense. C’est comme ça qu’est né Redemption. Ça fait maintenant deux ans que le groupe existe.

Aujourd’hui, vous allez jouer au Cabaret Vert. Vous avez joué il y a un an au Hellfest, un festival français de musique métal. Ici, pop, techno, variété française et rock se rencontrent. Comment vivez-vous le fait de jouer devant des publics différents ? 

Rod : Ben c’est cool en fait parce qu’avant, on faisait des concerts où on voyait le même style de personnes et là, c’est plus varié et plus généraliste.

Matt : En fait, c’est notre deuxième festival généraliste, on a joué au festival Art Sonic il y a quelques semaines. C’est super sympa parce qu’au niveau des loges et des backstages, on rencontre des personnes totalement différentes que d’habitude. Puis les festivals généralistes nous permettent de toucher plus de gens qui ne nous auraient peut-être pas écoutés sans cela. C’est super pour nous d’avoir un public plus large.

Vous avez à votre actif un EP récemment sorti, intitulé Angels. C’est quoi la suite pour vous ?

JS : Le disque est sorti il y a deux mois donc la suite est de continuer à promouvoir ce disque pendant un petit moment. En fait, on avait déjà sorti un premier EP, un live, mais Angels est notre premier EP studio. Et on compte sortir un deuxième EP studio au printemps 2020. Voilà, ça c’est la suite immédiate.

Et dans 5 ans, vous vous voyez où ? 

JS :  On n’a pas vraiment de plan de carrière. La suite, c’est avant tout de pouvoir continuer à jouer tous les trois ensemble, de continuer ce qu’on fait depuis le début, nous retrouver tous les trois dans des organisations sympas avec des groupes sympas. Continuer comme ça et je pense que les choses viendront toutes seules.

Matt : Ne pas vraiment forcer le destin.

JS : Il faut forcer un peu le destin mais bon, se fixer un objectif « dans 5 ans, on doit faire ça… », par exemple Rod parle des fois de tournées de Zéniths et ce serait génial. Mais il faut que ce soit l’objectif de beaucoup de gens autres que nous. Cela ne peut pas être notre objectif à nous tous seuls. A un certain moment, cela nous dépasse un peu.

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Redemption – Pic by Vicky Chleide

De ce que j’ai déjà pu écouter, je ressens beaucoup d’influences de Metallica. Vous confirmez ou vous démentez ? 

Matt : On nous qualifie souvent comme un groupe de rock n’ trash. On a essayé de prendre le meilleur dans les styles qu’on adore, et c’est vrai qu’on a une construction semblable à celle de Metallica mais qui est aussi semblable à celle de nombreux groupes de trash. On pense que cette association à Metallica vient de notre look sur scène : les bracelets noirs, les formes de guitare, etc.

JS : C’est vrai. Si tu regardes Matt, il ressemble à Hetfield (James Hetfield, chanteur de Metallica, ndlr) de loin mais d’un autre côté, ce n’est pas propre à Metallica. Je dirais plutôt que c’est ce groupe qui a vulgarisé cette manière de faire. Mais effectivement, dans la construction musicale, on compose des chansons comme le faisait Metallica sur leurs deux ou trois premiers albums.

Matt : Quand on va en répétition, on essaye de créer un riff, une mélodie vocale et un vrai refrain, et de ne pas envoyer du lourd pendant 10 minutes non-stop avec du solo partout. On essaye de garder une structure assez dessinée avec des riffs entêtants et ça, c’est une chose que Metallica a instauré dans notre style de musique. C’est de là que vient le rapprochement et en tout cas, on le prend comme un compliment.

Quelles sont vos influences et inspirations autres que ce groupe ? 

Matt : Motörhead ! « We are Redemption and we play rock n’ roll » !

JS : Voilà, notre slogan, c’est un clin d’oeil à Motörhead et un peu une manière de faire perdurer l’état d’esprit de ce groupe : quelque chose de simple et direct, et qui touche le plus grand nombre. En effet, on est très fans de Motorhead, on les écoute beaucoup à la maison. La manière dont ils ont mené leur carrière du début à la fin, c’est une chose qui force l’admiration selon moi.

Matt : Puis chacun de notre côté, on a nos propres goûts musicaux. Rod, il écoute beaucoup de rap et de rock. Personnellement, j’écoute du rock psyché et papa, il kiffe le punk.

JS : Pour en revenir à cette histoire de Metallica, alors oui on fait du riff, Metallica fait du riff, mais Exodus et Slayer aussi. Tout le monde en fait. En plus, je trouve qu’on a une approche de la musique beaucoup plus rock que Metallica, et j’espère que cela s’entend. Finalement, notre état d’esprit est plutôt rock que métal.

Matt, une personne affirme en commentaire sur une de vos vidéos YouTube que tu es un peu léger comme guitariste car tu ne fais pas de solos. Qu’est-ce que tu répondrais à cela ? 

Matt : Je crois savoir de quel morceau il s’agit et pas de bol,  il n’y a pas de solo sur celui-là. Ce que j’ai à répondre : sur un set de dix morceaux, il y en a sept avec un solo, donc à ce niveau-là je pense qu’on n’est pas mal. Puis on n’a jamais essayé de mettre la guitare en avant, tout comme la basse, la batterie et le chant. On est un groupe avant que je ne sois un guitariste. 

JS : Un solo, ce n’est pas la figure obligée dans une chanson. Pour nous, c’est plutôt un bon refrain et un bon riff. Sans cela, je pense que tu ne peux pas prétendre à faire un bon morceau. Alors solo ou pas solo…

Matt : Oui voilà, écoute les autres morceaux mec, je suis sûr que ça te plaira.

Rod : Achète notre EP et tu verras !

Du coup, les garçons, c’est facile de travailler et de faire des concerts avec papa ? 

Matt et Rod : [rires]

JS : Faites gaffe, vous allez rentrer à pied.

Matt : Je pense que rien n’est facile quand on essaye de le faire à fond mais ce n’est pas dû au fait qu’on soit avec notre père. On essaye tous de faire du mieux qu’on peut et d’être au top tout le temps. Au final, le fait d’être en famille, c’est plus un atout qu’une complication. On se connait tous par coeur.

JS : La communication est donc plus facile entre nous. Quand on joue ensemble, je ne suis pas leur père, je suis un musicien comme eux.

Matt : En plus, on ne se voit pas uniquement en répétition et en concert mais tout le temps. Si on a une idée, on peut s’en parler à 10h00 et rester dessus jusque 14h00.

JS : Et entre nous, il existe une chose qui n’existe pas forcément chez d’autres groupes qui n’ont pas cette dimension familiale : on s’aime ! Ce sont mes enfants et je suis leur père. C’est vraiment un truc de famille et on prend tous cela comme une chance incroyable de pouvoir s’éclater ensemble sur scène. Si mes copains sont contents d’aller faire un foot avec leur fils le samedi, ben nous on va faire un concert.

Et vous en tant que père, vous n’avez pas trop d’inquiétudes d’avoir vos enfants dans le monde de la musique qui n’est pas reconnu pour ses vertus ? 

JS : Inquiétudes de quoi ? Qu’ils se droguent ? Qu’ils boivent ? Matt boit déjà. [rires] Je crois que le fait d’être ensemble, de tout se dire, de ne pas avoir de filtre entre nous, cela permet aussi qu’on soit armés par rapport à des mauvais choix ou des mauvaises rencontres. Mais tout cela fait partie de l’éducation et du bagage culturel. Puis on n’a pas peur de monter sur scène, de rencontrer et de passer du temps avec des gens qu’on ne connait pas, de se projeter avec d’autres personnes, etc. Et on se protège les uns les autres, on est toujours ensemble.

Ma dernière question est pour Rod. Tu as 11 ans et tu fais déjà partie d’un groupe, tu es un très jeune batteur. Comment tu gères l’école et la musique ? 

Rod : Plutôt bien, j’essaye de ne pas trop en parler à l’école car tu peux perdre des amis car ils disent que tu prends la grosse tête à avoir joué devant tant de personnes et à telle heure. Donc non, je n’en parle pas. Et j’arrive bien à lier les deux jusque maintenant.

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Redemption – Pic by Vicky Chleide

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