Deftones vient de sortir son neuvième opus, sobrement nommé Ohms. Un retour aux sources qui fait du bien, même s’il nous emplit de mélancolie.
Gore n’avait pas été un flop en 2016. Mais il n’avait pas non plus fait un carton. Chino, le chanteur, avait d’ailleurs affirmé que la discrétion de Stephen Carpenter, le guitariste, n’y était pas pour rien. En effet, de Gore, on ne retient pas grand-chose de guitaresque. Par contre, dans Ohms, c’est une autre paire de manches…
L’album s’ouvre sur Genesis, qui annonce d’emblée la couleur. Comme l’avaient promis les Californiens, l’opus devait mêler soft et hard. C’est exactement ce qui se passe dans cette chanson qui annonce, d’une certaine manière, une renaissance attendue. « Reborn ! Reborn ! Reborn ! » gueule Chino. Et c’est précisément ce qu’attendaient ses fans… A l’instar du retour triomphal de Carpenter que l’on entendra tout du long dans des rythmes variés mais puissants. Les riffs sont parfois lourds, parfois plus rocks, comme dans Ceremony, par exemple.
Mais là où Deftones reste du Deftones, c’est dans la noirceur de ses paroles. « ‘Cause there are no more left like you ; A picture-perfect strange ; Imagined in one shape ; Unchained », siffle Chino dans Urantia. « I drink the poison right from your hands », se plaint-il dans The spells of Mathematics. « Life has been lonely, it might be forever », ajoute-t-il dans Pompeji. Bref, rien de bien optimiste, mais sommes-nous surpris ? Pas du tout, et puis, c’est ce qui fait la force de ce groupe aux messages poignants et lourds de sens.
Avec Ohms, on revient aux sources. L’âme de White Pony, album sorti en 2000, plane sur son cadet. Les fans pourront difficilement être déçus. Mieux : ils retrouveront probablement leur groupe préféré qui les avait laissé mitigés en 2016.
