Mansfield.TYA nous revient en ce début d’année avec un nouvel album, Monument Ordinaire, cinquième opus du duo depuis sa formation en 2002. Six années après Corpo Inferno, les Nantaises nous proposent un disque résolument plus électro, mais toujours aussi touchant.
Le projet de Julia Lanoë, aka Rebeka Warrior, et Carla Pallone, s’inscrivait aux antipodes de Sexy Sushi, premier duo électroclash de la première et véritable chanteuse de « défouloir punk anticonformiste » : une douce mélancolie chantée au gré des violons, avec un amour des mots et de la formule. Si le fond reste toujours présent, niveau instrumental, le groupe prend une tournure bien plus électronique et new wave. Le court mais intense projet Kompromat (en duo avec Vitalic) a laissé des traces sur les inspirations sonores de Rebeka, revenant tout de même à la langue de Molière pour s’exprimer.
Une langue maniée d’une manière magnifique, pour rendre hommage à la perte de sa compagne en 2017. Monument Ordinaire résonne comme une messe funéraire au sein d’une rave. Touchant sans être absolument triste, dansant sans être bêtement exutoire, moult émotions s’emmêlent et dansent ensemble au gré des douze morceaux du disque. On notera les pertinentes apparitions de Fanxoa (chanteur des Béruriers Noirs) et de l’incontournable duo Odezenne pour des featurings aussi qualitatifs que le reste de l’album.
L’eau aura coulé sous les ponts, le sang dans les veines aussi, et Mansfield.TYA n’aura rien perdu de son aura depuis sa dernière apparition. Monument Ordinaire est un bijou de mélancolie, une véritable ode dansante de bon goût, à la vie et à la mort. Amen et à la prochaine.
