Gaëtan Roussel : tendre apesanteur

Parmi les artistes français qui manipulent les mots avec talent, on retrouve Gaëtan Roussel. Le voici de retour avec son quatrième album solo, Est-ce que tu sais ? Chronique !

On ne vous l’apprend plus si vous êtes habitués de nos articles, mais Gaëtan Roussel fait clairement partie de ces artistes dont on aime découvrir chaque texte, chaque phrase, chaque mot. Lui qui utilisait déjà si bien la langue de Bashung avec Louise Attaque le fait encore brillamment en solo depuis maintenant onze années. Impossible alors de passer à côté de la sortie de ce nouveau disque.

Ce qu’on aime chez le Ruthénois, c’est la douceur qui se dégage de sa voix. Il a ce quelque chose de réconfortant dans la façon de chanter ses oeuvres qui nous donne envie de l’écouter encore et encore, de se plonger dans ses textes aussi poétiques que mélancoliques qui nous poussent toujours à aller au-delà de nos propres personnes, à voir le monde autrement. Pour composer Est-ce que tu sais ?, le Français s’est isolé avec sa guitare acoustique contrairement à ses créations précédentes qui avaient une résonnance davantage électriques voire électros pour apporter un côté dansant à ses créations. Ici, exit les pas de danse, on se concentre avec plus d’attention sur les compositions comme sur le doux et magnifique Les matins difficiles. Les mots sont maniés merveilleusement bien, tout fait sens, les figures de styles sont intelligentes (« Les rues comme mes poches sont vides ») bref, tout est fait avec minutie et rien n’est laissé au hasard dans un album qui touche autant qu’il intrigue. Notons aussi les deux duos de qualité avec Alain Souchon (Sans sommeil) et Camelia Jordana (La photo) qui mettent en avant deux générations musicales opposées, celle qui inspire et celle qui lui succède avec, au milieu, le témoin qui fait relais. Un marathon tendre et inspirant.

C’est donc une nouvelle fois un travail d’une grande qualité que nous sert Gaëtan Roussel avec ce quatrième album solo. Une dizaine de chansons nous envoie dans les nuages le temps d’une, deux ou huit écoutes histoire de nous faire planer au-dessus d’un monde déjà bien trop agité. Un moment tendre à prescrire en masse.

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