Impera signe un tournant important dans la discographie des Suédois de Ghost, pour se complaire dans une pop parfaitement huilée.

Il faut le reconnaître, les premières minutes d’Impera, le dernier album de Ghost, nous ont d’abord laissés perplexes. On savait de Ghost que le commercial ne les effraie pas. C’est précisément ce vers quoi des titres comme Kaisarion, flirtant avec la musique de stade des eighties (il y a un peu de Metallica là-dedans…), nous entraîne inexorablement. Et si, à la première écoute, on peut se laisser surprendre, au bout de plusieurs tentatives, tout nous apparaît finalement comme une évidence: Ghost, c’est ça.

Ghost, c’est des influences marquées, rétro, carrément catchy. Ghost, c’est à la fois la pop rock de Toto ou de Genesis (Spillways en est l’exemple le plus évident) et des riffs heavy à la Iron Maiden, entendus sur Watcher in the sky ou encore Griftwood. Ghost, c’est surtout un univers diabolique et granguignolesque assumé, suintant au travers de chaque note jouée.

Rien n’est laissé au hasard, jusqu’au plus petit détail: le look, les références, la scène. Tobias Forge est un artiste accompli qui a compris que c’est en faisant ce qu’il aime qu’il convaincra. Ancien membre d’un groupe de glam, l’homme a su, dans Impera, mêler ces petits plaisirs à une esthétique horrifique ampoulée, de plus en plus minutieuse au fil des albums. Résumons cela avec Hunter’s moon et gageons qu’en 2022 la scène métal cessera de le comparer à ce qu’il n’est pas vraiment: un groupe de métal…

La messe nous est contée par Papa Emeritus IV, signant le retour à la papauté et donc au plus grand degré de la religion. Une manière de nous confirmer que Ghost est actuellement à son prime et pourra difficilement se voir détrôné sur la scène (pop) rock. Les influences sont nombreuses mais la recette est sans pareille. Ave Ghost.