Après quatre ans d’absence, Iggy Pop est de retour pour remettre les points sur le i avec son nouvel album Every Loser. Chronique !
Alors que son album Free sorti en 2019 était empreint de jazz et d’ambiance « dandyesque », et malgré un Post Pop Depression plus rock en 2016, il faut pourtant remonter plusieurs années en arrière pour retrouver un album dans lequel Iggy Pop faisait honneur à ses racines punk et rageuses. Vous nous voyez venir non ?
Every Loser, c’est clairement un retour aux sources pour l’Iguane. Alors non, ne vous attendez pas non plus à entendre un Raw Power bis des Stooges, il ne faut pas exagérer non plus, mais quand même ! Dès l’introduction sur Frenzy, le ton est donné : c’est furieux, rythmé et même vocalement, il assure toujours le père Pop ! On sent ici toute l’envie et la niak du rockeur d’en découdre avec celles et ceux qui le penseraient fini.
Ce qui est brillant avec ce disque, c’est le plaisir d’Iggy que l’on ressent dans chaque morceau. Même sur des titres plus posés comme l’excellent Strung Out Johnny aux allures dark wave ou encore New Atlantis qui rappelle davantage l’album avec Josh Homme en 2016, le tout garde sa cohérence parce qu’on semble reculer pour revenir sur des morceaux remplis de rage comme Modern Wat Ripoff, sorte de testament de carrière sur lequel on ne peut s’empêcher de sourire quand il clame « At least I’m still kicking it » (« Au moins, je gère toujours »). Et malgré ses 75 ans, l’Américain est toujours là pour aussi donner son avis sur des questions ancrées dans leur temps comme sur Comments qui évoque les réseaux sociaux.
Il faut dire que le gaillard, il s’est fait plaisir avec cet album en s’entourant de la crème du rock mondial. Au rayon invités, pardonnez le peu : Duff McKagan des Guns’n’Roses, Travis Barker de Blink-182, Chad Smith des Red Hot Chili Peppers ou encore le (très) regretté Taylor Hawkins, le batteur des Foo Fighters décédé il y a près d’un an. Et la liste est loin d’être exhaustive !
Alors oui, on peut avoir l’impression d’écouter un disque d’une bande de potes qui partirait dans tous le sens avec Every Loser, mais n’est-ce pas là ce qui rajoute la touche finale du punk éternel qui sommeille en Iggy Pop ? Ce disque correspond bien à l’image du papy rockeur qui signe ici une belle performance, sorte d’éventail de sa riche carrière.
