Pour lancer son Mauvais ordre tour, Lomepal a choisi le Palais 12 de Bruxelles en guise de deuxième et troisième dates complètes. On était présents le deuxième soir et nul doute qu’on a des choses à vous raconter.
Ce qui nous marque dès notre entrée dans la plus grande salle de Bruxelles, c’est la moyenne d’âge. Ce soir, le public est jeune. Très jeune. Autour de nous, ça croise les doigts pour qu’il n’y ait pas de pogo (« En tout cas, je n’ai pas vu sur Tik Tok qu’il y en aurait ! »), ça s’assied sans respect pour les autres mais surtout, du jamais vu auparavant, ça joue aux cartes pendant la première partie (« Comment ça se fait qu’il y a une première partie ?? ») et ça fume des joints à tout-va. On n’avait pas signé pour autant d’irrespect envers le public et les artistes, mais il était trop tard pour faire demi-tour, on était à présents obligés d’aller au front. Mais concentrons-nous plutôt sur les performances scéniques de la soirée.
En première partie (cette chose qui existe dans les concerts, promis, c’est très courant), c’est le rappeur Limsa qui s’est présenté à la foule. En toute franchise, on retient peu de choses de ce set dans lequel nous aurons du mal à entrer (notamment à cause de la partie de cartes intensive qui se jouait derrière nous avec son lot de bousculades et de selfies). Servi par un son plutôt médiocre et des textes peu inspirés, le chanteur n’aura visiblement pas conquis le coeur du Palais 12.
C’est sur le coup de 21h10 que Lomepal est apparu sous les hurlements et smartphones de la foule. Pendant Auburn, titre issu de son dernier album paru en septembre dernier, il nous aura été impossible d’apercevoir celui que nous étions venus applaudir, sauf par écrans interposés (peut-être que le concert était sponsorisé par Apple ?). Ce qu’on ne peut par contre pas reprocher au public ce soir, c’est de connaître les paroles des chansons ! Chaque morceau est repris en choeur avec Antoine (vrai prénom de Lomepal) avec une intensité fascinante, au point que ce dernier n’auraitfinalement presque pas besoin de micro sur scène, qu’il occupe d’ailleurs merveilleusement bien. Pendant près d’1h40, le Français va piocher dans son répertoire pour offrir un set entre fureur (Etna, Tee) et émotion (Yeux disent, Trop beau). Il ira même jusqu’à se frotter à son public sur le splendide Pour de faux. Le concert se clôturera en apothéose sur une version grandiose de Decrescendo, autre titre phare de son dernier disque.
Alors que les écrans se ferment sur Lomepal après un concert mené de main de maître, on fait déjà le point dans nos têtes en ressortant avec un sentiment mitigé ; le set était beau et intense, mais la foule nous a laissé un sacré goût amer. Le miel et le vinaigre.
