Måneskin : show huilé, public peu inspiré

Jeudi 2 mars, rendez-vous à Forest National pour la première des deux dates soldout des Italiens de Måneskin. Au programme : un show d’une grande qualité, mais un public quelque peu bigarré…

On ne va pas se mentir : c’était la sensation de ce début du mois de mars. Sans surprise, étant donné la percée fulgurante du groupe depuis l’Eurovision. Si on attendait leur retour sur nos terres avec impatience, on était toutefois inquiets : qu’attendre du public, une audience multigénérationnelle mais essentiellement féminine ?

La file d’attente ne nous a pas vraiment rassurés sur la question. Discussions houleuses, regards noirs, il est évident que certains sont prêts à en découdre pour obtenir la meilleure place. Finalement, la disposition de la salle ravira tout le monde : deux scènes sont installées, et qu’importe l’endroit où on se trouve, la vue est dégagée. Inutile donc de s’emballer… Mais c’est déjà trop tard.

Pas de première partie à l’horizon. L’attente se traduit de manière très variée : rires, jeux de cartes (ça nous rappelle quelque chose) et même… révision des paroles (pour être sûr de bien les crier) animeront l’heure trente qui nous sépare de ce show tant attendu.

C’est avec un petit quart d’heure très rock’n’roll de retard que le quatuor italien a fait tomber le rideau. D’emblée, la qualité du son nous étonne : nous sommes à Forest, quand même ! Damiano, Victoria, Thomas et Ethan sont accueillis sous les cris et les lumières de téléphones (qui peineront d’ailleurs à s’éteindre). Professionnels, ils enchaînent les titres avec une fluidité déconcertante. Don’t wanna sleep, Gossip, Zitti e Buoni, Coraline,… sont taillées pour soulever les foules.

On regrettera toutefois que ce ne soit pas tout à fait le cas. Là où l’on sent que l’ambiance pourrait s’envoler, où la sauce pourrait monter, où les pogos pourraient se lancer… il n’en est rien, le public n’étant pas vraiment formé pour ça (nous, aigris ? Un peu vieux, peut-être…). Qu’importe cependant, il est impossible de nier à quel point ces quatre jeunes ont du talent. On retiendra d’ailleurs la prestation 5 étoiles du guitariste, Thomas Raggi, qui, malgré son air complètement détaché, a prouvé en deux heures de show qu’il était probablement le plus grand musicien présent sur la scène. On regrettera la mise en retrait du batteur, Ethan Torchio, effacé derrière le charisme de ses collègues.

Les détracteurs pourront penser que Måneskin est un boysband comme un autre. Nous leur répondrons que non, bien sûr que non. Le public essentiellement féminin ne peut résumer à lui seul le succès des gagnants de l’Eurovision 2021. Ils sont jeunes, ils sont beaux mais ils sont surtout talentueux et ne surfent sur aucune vague que celle qu’ils ont engagée. Du rock pur, du rock dur, dansant, maîtrisé, assumé. Un set son et lumière de grande qualité. Un duo acoustique captivant. Bref, un concert d’une grande qualité qui aurait mérité un peu plus de folie sous son nez…

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