Ce mardi 14 mars, on était au Trix d’Anvers pour le show archi sold-out d’I Prevail qu’on attendait déjà depuis trois ans. On en sort avec un sentiment un peu mitigé, malgré un set bien huilé.
La soirée avait tout pour être réussie. On imaginait Blind Channel et Trash Boat ouvrir les hostilités avant qu’I Prevail n’enfonce le clou face à un public conquis et surtout impatient. Finalement, c’est un petit goût légèrement amer que nous laissera ce rendez-vous maintes fois reporté depuis trois ans.
Le passage des Finlandais de Blind Channel annonçait déjà la couleur : caricaturaux et parfois grotesques, les membres du groupe ont néanmoins tenté d’abonnir une ambiance jusque-là en demi-teinte, avec leurs sons dansants et, il faut le dire, entêtants. Sans succès. Et par « sans succès », on entend le mot échec. Un wall of death ouvert mais jamais refermé, un circle-pit que personne ne semblait vouloir rejoindre… Ces participants de l’Eurovision 2021 auront tout essayé pour animer cette salle déjà bien remplie du Trix mais n’y parviendront jamais vraiment.
Trash Boat ne remportera pas plus de succès dans cette foule compacte. Pourtant, c’est pas faute d’un set punk-rock énergique et bien emmené avec, pour climax, une reprise cinq étoiles du Given Up de Linkin Park. Non, c’est plutôt la faute d’un public « qui attend la tête d’affiche », comme le soulignera lui-même le chanteur, Tobi Duncan. On peut tenter d’expliquer cela par la jeunesse flagrante des spectateurs et le fait que l’on soit mardi mais, admettons-le, ce n’est pas totalement convaincant. En tout cas, il n’avait pas tort : il aura fallu attendre la montée d’I Prevail pour que l’atmosphère ne s’échauffe.
La setlist était parfaite : There’s Fear in Letting Go pour démarrer, Body Bag ou encore Come And Get It pour confirmer… Les esprits s’emballent un peu, les pogos s’emmêlent et on peut enfin se laisser aller. Ce ne sera pas le cas de tout le monde, en témoignent les regards inquiets d’une partie du public peu encline à l’exercice. C’est un sentiment un peu bizarre que cette ambiance nous laisse : on sent une volonté de bien faire mais ça ne prend pas, la foule peu uniforme passe plus de temps à chercher à comprendre ce qui lui arrive qu’à réellement profiter du moment. Sur scène, peu de choses sont à critiquer : Brian Burkheiser (voix clean) et Eric Vanlerberghe (scream) font le taff, les musiciens charbonnent et le combo son et lumière fonctionne à la perfection. Le public très peu inspiré et disparate s’avérera donc l’unique point noir de cette soirée… Un point noir que leur passage au Graspop l’été prochain devrait néanmoins rapidement balayer.
