Il y a un peu plus d’une semaine, nous traversions la frontière allemande pour le concert très intense de InVisions et de leurs acolytes Dead Like Juliet, Earth Caller et Aviana. Ce week-end, on retrouvait Ben, le chanteur, pour une petite interview sans prise de tête, autour de la musique mais également du public, sans qui tout cela n’existerait tout simplement pas.
Comment se passe votre tournée ? Il me semble que vous êtes à Budapest aujourd’hui.
En effet, tu peux voir que le soleil brille, c’est la première fois que ça arrive depuis le début donc on en profite un peu. Mais ouais, on passe vraiment un bon moment. La tournée est extrêmement fatigante mais c’est cool !
Vous êtes presque continuellement en tournée depuis la fin des mesures covid. Penses-tu que votre relation avec le public a changé depuis ? Vois-tu une différence entre l’avant et l’après ?
Je pense que le covid a, d’une certaine manière, permis aux gens de passer plus de temps avec eux-mêmes. Et quand on est sortis de quarantaine, on avait un peur que les gens aient peur de revenir nous voir, et finalement c’est pas le cas du tout. On sent qu’ils sont contents de retrouver ces sensations, ce qu’ils aiment vraiment. On sent que ça leur a manqué, car les shows ont tous été fous, ça a été franchement cool, beaucoup de fun.
Et en ce qui concerne le groupe, tu penses qu’InVisions a changé ? Et toi, en tant que personne ?
Oui, personnellement j’ai pris beaucoup de temps pour réfléchir à ce que je voulais faire de ma vie, où je voulais aller. Ça m’a permis de réaliser que la musique, c’était tout ce que je voulais dans ma vie. Je ne vais jamais m’arrêter et je pense que c’est pareil pour les autres. C’est un peu triste parce que certaines personnes, dont des groupes, ont décidé de ne pas continuer, ont perdu cette envie mais nous, c’était plutôt « ok, on ne peut pas tout abandonner, ça signifie absolument tout pour nous ».
Il semblerait que les fans soient vraiment très importants pour vous. Vous prenez le temps de leur répondre, de discuter avec eux… Tu penses qu’ils peuvent trouver du réconfort chez vous et dans vos chansons ?
J’espère, ouais ! Je pense que chaque artistes souhaitent que leurs fanbase puisse se retrouver dans ce qu’ils produisent, et c’est clairement notre cas. On essaie vraiment qu’ils puissent le faire à leur manière. Ils peuvent par exemple faire le lien entre une chanson d’InVisions et ce qui se passe dans leur vie actuelle, et ça peut peut-être les aider à avancer et leur donner du courage. Si c’est le cas pour quelqu’un, on peut dire qu’on a vraiment accompli quelque chose de grand.
C’est quelque chose que vous voulez faire ressortir dans vos paroles ?
On écrit à propos de ce qui se passe dans notre propre vie, mais on l’écrit de manière à ce que les gens puissent se retrouver dedans et se disent « ah ouais, ça m’arrive à moi aussi ». On écrit beaucoup sur ce qu’on ressent mais quand nos fans nous écoutent, ils peuvent réfléchir à leur propre situation, se rendre compte qu’ils ne sont pas seuls et on espère franchement que cela puisse les aider.
Avec tout ça en tête, je pense qu’on peut dire qu’InVisions a beaucoup évolué depuis Between you and me, vers quelque chose de vraiment mature et cohérent, l’album Deadlock (2022). Qu’est-ce-qui vous a permis d’en arriver là ?
Avec Deadlock on a eu beaucoup plus de temps pour se poser et réfléchir à ce qu’on voulait faire et vers où on voulait emmener l’album. Ce temps, il a inspiré beaucoup plus de contenu lyrique, grâce à Lucas (guitariste, ndlr) notamment. Il a eu plus de temps pour penser à tout ça et le coucher sur papier. Je pense qu’on a tous évolué dans un sens, mais clairement le fait d’avoir pris le temps, et surtout de l’avoir, nous a permis d’en arriver là.
Tu penses que cela vous a permis de trouver votre style ?
Oui, clairement. Ça a pris du temps pour être honnête. Mais maintenant on a clairement trouvé le chemin qu’on souhaite suivre. On a trouvé notre son à nous, c’est sûr.
Vous avez donc clairement eu du temps pour créer Deadlock, pas de concerts, pas de deadline stricte… Comment cela va se passer pour le suivant ? Allez-vous combiner concert et création ? Vous y avez déjà pensé ou pas encore ?
Pas vraiment en fait. Après la pandémie, on voulait juste retourner sur les routes, autant que possible parce que ça nous a vraiment beaucoup manqué. Quand Deadlock est sorti, on voulait surtout jouer, découvrir de nouvelles villes, retrouver les fans, s’en faire de nouveaux… C’était le plus important.
Du coup, pour le moment vous tournez avec différents groupes, mais est-ce-qu’il y en a un en particulier avec qui vous aimeriez le faire ?
On l’a déjà fait et on va le refaire dans les prochains mois mais clairement, Spiritbox. La team, le groupe, tout le monde est vraiment cool donc c’est toujours un vrai plaisir de partir avec eux. Ils sont en haut de la liste. Mais sinon, on aimerait tourner avec des groupes comme Bury Tomorrow, Bullet for My Valentine…
Du point de vue travail, j’ai cru comprendre que vous étiez un « remote working band », vous travaillez chacun de votre côté. Qui fait quoi exactement ?
Le processus d’écriture, c’est essentiellement Lucas et Al (guitariste, ndlr). Ils écrivent et ils envoient les beats. Quand la chanson est finie, Josh va jeter un oeil en ce qui concerne la batterie, peut-être changer un petit peu. Ensuite Lucas fait une démo de toutes les chansons, et j’ajoute ma patte une fois au studio. C’est comme ça qu’on fait depuis le début, et ça a l’air de plutôt bien fonctionner. Je pense qu’on a trouvé notre manière de fonctionner. Lucas et Al sont deux musiciens formidables, c’est super de travailler avec eux.
Est-ce-qu’on peut attendre quelque chose prochainement de votre part ?
En termes d’album, non, je ne pense pas. Mais il y aura clairement de nouvelles musiques avant la fin de l’année. Une ou deux peut-être. On a booké quelques heures de studio donc il y aura clairement quelque chose avant 2024.
On a parlé tout à l’heure des groupes avec qui vous aimeriez tourner, mais quels groupes vous ont donné envie de monter un groupe de métal ?
C’est marrant parce que je suis rentré dans le métal assez tard. Les premiers groupes heavy que j’ai écoutés, c’était Avenged Sevenfold, puis Bullet for My Valentine, mais je pense que ce qui m’a surtout inspiré ce sont les groupes de là où que je viens, des groupes locaux. Pour tout dire, avant de connaître Al et Lucas j’étais fan de leur groupe, Epidemic. Al jouait aussi pour With One Last breath. Perso ça vient vraiment de la scène locale.
Qu’est-ce-que tu écoutais avant d’entrer dans le métal ?
À vrai dire, j’étais plutôt un fan de hip-hop. Je le suis toujours d’ailleurs. Mais je suis assez versatile dans ce que j’écoute, en réalité. Pour le moment, par exemple, j’écoute pas mal de musique acoustique, je pense que c’est parce que je passe énormément de temps autour de musique super heavy et c’est cool de reposer mes oreilles avec quelque chose de plus gentil (rires).
Vous pourriez ajouter du hip-hop dans vos chansons ?
En fait, on en écoute tous donc ça pourrait potentiellement se faire ! (rires)
Encore merci à InVisions et à Ben pour le temps accordé pour cette interview, entre deux show bien énervés. Un entretien chaleureux qu’on n’oubliera pas !

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