Ce dimanche 14 mai, pas de concert de Beyonce pour nous mais direction le Sportpaleis pour un autre concert tout aussi attendu, celui de Roger Waters ! Retour sur une soirée que nous ne sommes pas prêts d’oublier.
Ce soir, pas de première partie, mais bien un concert en deux actes qui est annoncé. Dès notre entrée dans la salle anversoise, on tombe nez à nez avec une gigantesque scène centrale en forme de croix et on se dit rapidement que ça promet du lourd. C’est une tournée d’adieu que présente ici Roger Waters. A moins de se la jouer Scorpions, c’était donc la dernière occasion de voir l’ancien Pink Floyd fouler une scène belge.
On le sait, Waters n’est pas avare en polémique, qu’il le veuille ou non. Il est d’ailleurs en ce moment-même au coeur des débats, certains le présentant comme un pro-russe vis-à-vis du conflit en Ukraine, comme l’ont fait son ancien camarade David Gilmour et son épouse, ou comme un pro-palestinien. Bref, on était en droit de s’attendre à une soirée plutôt intense et on n’a pas été déçus. Après une entrée en matière fabuleuse sur Comfortably Numb suivi du triptyque Another Brick In The Wall dont on garde encore des frissons ce jour, le concert a pris une tournure particulièrement engagée et enragée quand démarre The Powers That Be. Sur les écrans, les images de guerre défilent au même rythme que les messages politiques. Tour à tour, Ronald Reagan, Georges Bush (père et fils), Bill Clinton, Barack Obama, Donald Trump et Joe Biden sont accusés d’être des criminels de guerre (pour ce dernier, il sera même inscrit « et ce n’est que le début »). Le climax de cette ambiance pesante arrivera sur In The Flesh, titre durant lequel Waters arborera une tenue rappelant celle des nazis et tirant sur la foule avec une arme plus vraie que nature.
Assister à un concert de Roger Waters, ça revient presque à vivre un meeting politique. Le bassiste de Pink Floyd, en pleine forme malgré l’aube de ses 80 ans, appellera également à la libération de Julian Assange mais aussi à l’égalité des droits humains, peu importe son genre, son orientation, sa nationalité… Mais c’est aussi, et avant tout, l’assurance de passer une soirée dont vous vous souviendrez longtemps. Avec un son limpide comme rarement nous en avons entendu auparavant (prends ça Forest National) et des musiciens d’une qualité imparable, la légende du rock progressif nous a livré un set absolument fabuleux de 2h30 (entracte non comprise) rempli de générosité, voire même d’intimité sur des titres comme The Bar où Waters retrouve ses musiciens autour d’un piano. Même si son ancien collègue David Gilmour sera complètement oublié dans les parties Pink Floyd, il nous aura quand même tiré quelques larmes sur l’enchaînement Wish You Were Here (en hommage à Syd Barret)/Shine On You Crazy Diamond.
Ce soir, le Sportpaleis a vibré à l’unisson pour ce grand artiste qu’est Roger Waters. Un concert dont on parlera encore longtemps et qui restera gravé dans nos mémoires comme un moment à ne jamais oublier.
