Pour marquer le début des vacances d’été, Editors nous fait le plaisir de sortir son quatrième album : « The weight of your love ». Nouvel opus depuis 2009, il est incontestablement marqué par un côté plus sombre qu’à l’accoutumée qui valorise parfaitement la voix de Tom Smith. Chronique !
« The weight » ouvre le bal avec une profondeur vocale et une résonnance instrumentale à couper le souffle. Le décor est planté au bout de quelques secondes et il s’annonce grandiose. Le riff risque de devenir assez rapidement incontournable dans la setlist du groupe.
« Sugar » pousse un peu plus le rythme pour donner cette allure rageuse, violente. On sent comme du remord lorsque Smith clame « You’re like no one I know… You’re the light from another world ». Au niveau du band, l’ensemble est très harmonieux pour donner un style très envoûtant, bien rock, assez éloigné des sonorités un peu plus électroniques qu’ils nous servaient auparavant.
La troisième chanson s’intitule « A ton of love » et redonne un coup de booste à l’ambiance très sombre qui régnait jusque-là. Un riff simple et très efficace et un Tom Smith qui chante un peu plus le bonheur (le titre est déjà assez explicite), tout cela permet de reprendre une petite bouffée de bonne humeur avant de laisser la place à « What is this thing called love ». Avec un chant relativement aigu, ce titre laisse rêveur du début à la fin car, après écoute, nous nous posons tous cette question de savoir qu’est-ce que c’est que cette chose qu’on nomme amour ? Le savoir précisément serait un rêve pour chacun d’entre nous. Morceau splendidement travaillé !
« Honesty » revient avec son côté profond et un refrain assez entêtant. On pourrait croire que Smith cherche à reconquérir quelque chose en l’entendant chanter ainsi. Même si l’on entend la présence du synthé, celui-ci est atténué par la guitare et la batterie. A noter également la présence de violons sur cette piste plus orchestrale que les autres. « Nothing » est lui aussi enveloppé par les instruments à cordes (violons, violoncelles…) est ce de manière omniprésente.
« Formaldehyde » prend la relève (pour ceux qui auraient des soucis de langue anglaise, ce mot existe et veut simplement dire formol). Titre assez enjoué, avec un rythme un peu plus motivant qui ferait presque naître de l’espoir dans cet ensemble assez pessimiste, il semblerait bien taillé pour le live.
« Hyena », c’est le mélange entre Interpol au niveau vocal et Kings of Leon au niveau instrumental et c’est ce second qui est vraiment mis en avant pour la première fois depuis le début de l’album. Quelques touches vocales ressortent du lot mais ce n’est pas ce qui attire l’attention du début à la fin. La transition se fait facilement vers « Two hearted spider », morceau tout en profondeur encore une fois mais sans artifice particulier sauf durant quelques secondes où Smith nous fait profiter de sa voix criante.
« The phone book » est l’avant-dernier morceau de l’album mais aussi le plus intriguant. On sent plusieurs atmosphères qui veulent sortir du lot mais aucune n’arrive à surpasser plus qu’une autre ce qui donne un certain malaise agréable à l’écoute. C’est finement joué avant de glisser tout doucement vers l’ultime piste : « Bird of prey ». La chanson débute par les coups d’Ed Lay sur ses fûts avant l’entrée de Tom Smith puis des chœurs. Les percussions resteront mises en avant sur la grande majorité du titre. A noter aussi, le pont piano, voix, chœurs à tomber tant c’est beau, magique.
Editors livre donc à son public un album « back to the roots », très rock, moins électro que ce qu’ils ne la faisaient auparavant. Je dois admettre que leur travail d’avant me laissait un peu plus indifférent hormis sur des morceaux comme « Munich » mais avec « The weight of your love », ils ont su se classer dans mes préférences de cette année. Une profondeur hallucinante et envoûtante, voilà ce qui résumerait bien cet opus dont la défense live se fera, pour ma part, le 7 juillet prochain sur la plaine de Werchter.