Vous l’avez peut-être aperçu en tant que guitariste aux côtés des Belges des R’tardataires, mais c’est un tout autre projet peu commun que le Liégeois, spécialiste de la technique du finger-picking, Sébastien Hogge nous présente cette fois avec son premier album intitulé « Consortium ». Chronique !
Lors d’une soirée organisée spécialement pour la sortie de son nouvel opus à la Brasserie Sauvenière à Liège vendredi passé, Sébastien Hogge, accompagné d’excellents musiciens tels que le guitariste hutois Guillaume Vierset ou le trompettiste Antoine Dawans, annonçait déjà la couleur du consortium. Collaborations d’artistes, certes, mais aussi association de styles très divers, ce qui en fait un album riche et intriguant.
C’est le titre folk rythmé « Free Way » qui donne le champ libre à l’artiste qui dévoile déjà sa virtuosité technique. Toujours dans le folk, le rythme s’apaise avec « Blue Mountain » pour une ballade en duo avec notre « guitar hero » national, Jacques Stotzem. S’en suit le plus jazzy « Harlem by Night » où s’allient entre autres les solos de la bass de Jean Debry et de la trompette de Dawans. Dans la lignée du blues, on retrouvera les morceaux « Little Blues on the Brooklyn Bridge » avec Vierset à la guitare électrique, « Midnight Train » ou encore le plus lent « Ain’t Got Time », seul morceau incluant une voix, celle de Shana Mpunga, mais aussi une guitare jouée en slide par Hogge lui-même.
Cependant, la recherche ne s’arrête pas à la technique des musiciens car le Liégeois semble également créer une certaine atmosphère évoquée dans les titres des morceaux. Ainsi, « Above the Sky » nous emmène au dessus des nuages et les harmonies et tapotements sur la caisse de résonance de la guitare acoustique de Hogge dans « Let’s Run » nous donnent véritablement l’impression d’une course à pied enjouée. En outre, le jeune guitariste redécouvre également des hits de la pop tels que « Get Lucky » de Daft Punk ou « Isn’t She Lovely » de Stevie Wonder en remplaçant les mélodies par un doigté efficace et toujours aussi agréable à l’écoute.
On pourrait éventuellement reprocher la quasi absence de voix sur l’album ou les nombreuses guitares qui pourraient paraître répétitives. Or, Sébastien ne se le cache pas, sa spécialité c’est le finger picking, les grands amateurs de chant devront donc s’abstenir pour laisser place aux férus d’envolées de six cordes.
Bien qu’« Hogge » est un nom de famille d’origine écossaise signifiant « prudent » (c’est vrai !), le jeune guitariste ne l’est pas, il prend des risques avec un style versatile et original et on peut dire que c’est réussi ! Béret bas pour ce premier album qui, nous l’espérons, n’est que le premier d’une longue série.
