La Femme fait sa mue avec Mystère

Comment survivre après un album grandiose ? Comment passer l’étape du second album quand le premier est une véritable merveille ? Ces questions, toutes les personnes qui ont écouté « Psycho Tropical Berlin », le premier et fabuleux album de La Femme ont dû se les poser.

Il est presque certain qu’ils ont du se la poser eux aussi depuis 2013: une tournée monumentale, une consécration publique et critique et une Victoire de la Musique à la clé (oui, en 2016 ça veut rien dire mais c’est toujours bon de le préciser).

Revenu au mois de mars avec le mystérieux, psyché-oriental « Sphynx », puis avec « Où va le monde » et son clip barré et enfin « Septembre » et ses paroles douces et naïve, La Femme nous revient donc aujourd’hui avec « Mystère », album fourre-tout, dense, intense, et grandiose.
La marche pouvait sembler trop grande et pourtant, c’est avec une aisance impressionnante que les six membres du groupe y parviennent.

La formule de La Femme est connue: des paroles faussement naïves, des rythmes psychés-pop pour des chansons fraîches et énergiques taillées pour la scène. Cependant, c’est  au niveau du son que les Français ont fait leur mue. On le sentait dès « Sphynx », ils ont des ambitions. L’album auto-produit en devient bien plus personnel, les influences sont absorbées et affirmées, la musique devient plus dense.

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On passe ainsi du tout au rien, là ou le premier opus est bordélique et foisonnant. « Le Vide Est ton Nouveau Prénom » en devient presque dépouillée avec sa guitare sèche et ses cœurs lyriques.
On retrouve ensuite plus facilement le groupe dans l’innoncent-yéyé « Septembre » et le plus énergique « Tatiana », déclaration d’amour incandescente et new-yorkaise.
« S.S.D » est une ode à la nuit et au chelou, qui donne immédiatement l’envie de secouer la tête et de danser, un hit immédiat qui fera assurément des ravages en live.
La Femme ose définitivement tout et même le phrasé-rappé sur « Exorciseur ».
Mais si vu de loin « Mystère » peut sembler foutraque, l’album est assez cohérent et forme un tout assez unique.

Le groupe flirte ensuite avec l’électro sur la merveilleuse « Elle Ne T’aime Pas » pour ensuite gratter là ou ça fait mal avec « Mycose », bien plus profonde que son thème ne pourrait le laisser penser.

Arrive ensuite une des plus belles chansons de l’album avec « Tueurs de Fleurs », puis ils nous emmènent ensuite en Orient avec le triptyque « Al Warda », « Psyzook », et Le chemin, où l’on chante en arabe et où le voyage est total.

L’album se finit sur les « Vagues » (au pluriel cette fois-ci), chanson fleuve de 13 minutes tout de même et douce qui clôt l’album en beauté.

Il y a peu, voire rien à jeter dans les 17 chansons qui composent le nouvel album de la formation que l’on pourrait comparer à une bande originale barrée d’un film de genre français parlant de la vie d’un groupe de potes entre Paris, New-York et Biarritz. Après cette écoute ce ne sera un mystère pour personne, La Femme nous donne du plaisir et n’est plus un groupe d’avenir mais un groupe bien présent, et on espère pour longtemps.

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