Bertier: poésie light

La chanson à textes est un genre que l’on a tendance à rapidement passer sous silence, à réserver à une certaine « élite » de la société. On a décidé de ne pas en faire autant et de se pencher sur « Anna & Roby », un album signé Bertier. Chronique !

Qu’est-ce que la poésie ? Pour beaucoup, ce genre littéraire est aujourd’hui désuet, ringard mais doit-on se limiter à de simples recueils de rimes et de figures de style ? Pourquoi ne s’étendrait-elle pas à la musique ? C’est exactement ce qui se passe avec cet album.

Pour ceux qui ne connaissent pas Bertier, c’est un collectif emmené par la voix suave de Pierre Dungen lui-même soutenu par des musiciens de renom comme Yan Péchin (Miossec, Raphaël…) ou encore Jean-François Assy (Arno, Calogero…) pour ne citer qu’eux. Au sein de ce groupe, on essaie de faire coller les mots et la chanson et il faut avouer qu’on a parfois tendance à se perdre entre les compos éclectiques et les paroles qui demandent une certaine concentration pour en savourer chaque virgule. En effet, on ne peine pas à distinguer chaque instrument mais il y a des moments où tout se confond dans un brouhaha incompréhensible comme sur « Anatolie » où la confusion a tendance à régner. Dommage. Mais certaines compos sont toutefois très intéressantes comme sur « Soda light », où les mots se marient avec les notes.

Pour en venir aux textes, on est dans quelque chose de très littéraire et on sent que les compositions ont été signées pour les paroles et non l’inverse. Dungen porte ses textes d’une façon plutôt intéressante de par cette voix grave qui donne tout son sens à de véritables poèmes lyriques. Jeux de mots, rimes, figures de style, voici la poésie telle qu’on la pense. Alors oui, certains peuvent trouver ça complexe par rapport à la musique qui s’entend, mais ici il s’agit de musique qui s’écoute, la frontière est fine mais franchie. Petit exemple sur la chanson titre : « Anna et Roby se sont jurés promis l’amour pour toute la vie, Anne et Roby ne manquent pas d’air, de courant d’art en courant d’air sont enfants de poème et de bohème réunis : voici Anna et Roby. » Introduction dans les règles de l’art.

Bertier, c’est donc la poésie qui se fait musique, la musique qui accompagne les mots, les mots qui deviennent chanson. Bertier, c’est un peu de Bashung, de Biolay ou de Gainsbourg. A l’heure où les beats incessants fracassent souvent les esprits, il est bon de prendre le temps de découvrir les mots d’un titre et d’en comprendre le sens, la beauté.

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