Arctic Monkeys: piano bar

Cinq ans après l’excellent « AM » qui avait vu naître un des plus grands riffs de guitare de ces dernières années sur « Do I wanna know ? », les Arctic Monkeys sont de retour avec « Tranquility Base Hotel and Casino ». Chronique !

Arctic Monkeys, c’est synonyme de guitares nerveuses, d’adolescents un peu rebelles mais pas trop, de bières après-journée, de rock anglais mais aussi d’une évolution constante dans la furie stylistique, le tout en cinq albums. Puis est arrivé le sixième opus du groupe de Sheffield. Exit le cuir et les cheveux gominés d’Alex Turner, le voici en trenchcoat avec une petit barbe et les cheveux longs, la trentaine passée et un piano Steinway entre les mains. Mélangez le tout, vous obtenez la renaissance du groupe anglais.

A la première écoute, on se retrouve déstabilisé tant le virage est impressionnant ; pas un seul morceau n’est aussi axé sur la guitare que sur les disques précédents et aucune furie n’est décelée. Dans l’ensemble, « Tranquility Base Hotel and Casino » se rapproche plus du jazz emmené par un dandy crooner exilé à Hollywood, loin du London Calling. Orgues saturés, guitares discrètement puissantes, piano sexy, la recette finit par prendre tant l’ensemble est hypnotique et intriguant ! Des titres comme « Batphone » ou « Golden trunks » sèment le trouble par un côté quasi mystique là où d’autres morceaux comme « The world’s first ever Monster Truck front flip» apportent une touche plus délirante. En y réfléchissant bien, ce sixième opus prolonge d’une certaine manière « N°1 party anthem », chanson issue de « AM ».

Textuellement, Alex Turner se tourne vers la société en abordant des sujets très actuels comme Donald Trump (le chanteur vit désormais à Hollywood), les dérives des nouvelles technologies (le groupe reste à distance des médias), ses fantasmes musicaux (on apprend dès les premières secondes de l’album qu’il aurait voulu faire partie des Strokes)… C’est donc véritablement un album actuel dans le texte avec la touche vintage dans la musique. Le jeune trentenaire a toujours cette voix caractéristique avec ce côté sexy et provocateur en même temps que l’on se plait à redécouvrir à chaque album.

Pour ce « Tranquility Base Hotel and Casino », les Arctic Monkeys ont pris le risque de ne dévoiler aucun titre avant la sortie officielle, ce qui laissait planer un mystère plus que complet quant à son contenu. Après une première écoute qui laisse pantois, ce sixième opus s’avère plus qu’intéressant et la prise de risques paye ! On est loin des « Brianstorm » et autres « R u mine ? » mais force est de constater que les Anglais prennent ici un virage très serré mais qu’on peut s’attendre encore à de nombreuses surprises de leur part.

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