Après deux albums touchants salués par la critique, les Irlandais de Kodaline sont de retour cet automne avec Politics of living, leur troisième opus. Chronique !
Il aura donc fallu plus de trois ans à Kodaline avant de revenir sur le devant de la scène après avoir reporté tournée et album il y a quelques mois. Nous les avions laissés avec Coming up for air qui marquait un virage plus pop qu’à l’accoutumée pour la formation si on se réfère à l’excellent In a perfect world, leur première galette. Né de la folk, le groupe a donc évolué en quelques années en quelque chose de plus pop voire formaté grand public. Nous laisserons libres ceux qui souhaitent juger ce choix. Mais qu’en est-il de ce troisième disque ?
Eh bien le groupe confirme cette évolution stylistique. Beaucoup plus radiophonique que ses prédécesseurs, Politics of living est un très bon album pop. Dans la veine des groupes comme Imagine Dragons ou même Maroon 5, Steve Garrigan et son groupe parviennent à se mesurer aux géants des ventes des dernières années en offrant une dizaine de pistes aussi colorées et nuancées les unes que les autres. Seulement voilà, on en devient confus ! A force de vouloir se frotter à ces grands de la pop, on a presque cette sensation de « copiage ». La recette fonctionne très bien, certes, mais elle est réchauffée et rien de bien neuf n’est finalement amené aux auditeurs. Heureusement, quelques titres nous rappellent que Kodaline n’a pas totalement perdu de sa superbe. Nous retenons, par exemple, Brother, Shed a tear ou l’incroyable I wouldn’t be, sublimé par des cornemuses.
Là où le groupe se rattrape finalement le mieux, c’est dans l’écriture et l’interprétation. Les textes ont toujours cette délicatesse qu’on connaît aux quatre Irlandais. Entre mélancolie, amour et nostalgie, les émotions sont multiples chez eux et c’est ce qu’on aime retrouver à chaque sortie. Il faut dire que la façon qu’a Garrigan d’interpréter ne gâche en rien notre plaisir. Un moment grave, l’autre envolé, on se plait à se laisser planer par cette voix si chaleureuse.
C’est donc un verdict contrasté que nous portons à Politics of living. Cet album est véritablement réussi grâce à une belle production et un groupe qui a visiblement trouvé sa place dans l’industrie musicale. Il y a toutefois des réserves à émettre quant à la façon de se placer dans cette même industrie. On peine à déceler de l’originalité dans plusieurs morceaux mais qui sait, peut-être que Stevie, Vinny, Jason et Mark se cherchent encore et auront définitivement trouvé leur patte pour le quatrième opus…