Plus de trois ans après la sortie de Blurryface, l’opus qui a fait leur succès, les twenty one pilots reviennent avec Trench, un album presque conceptuel qui offre pourtant une suite pertinente à son prédécesseur.
Produit par Tyler Joseph lui-même, accompagné de Paul Meany de Mutemath, avec lequel le groupe avait déjà collaboré, Trench démontre une envie d’expérimenter, de puiser plus profondément dans les inspirations personnelles des musiciens, tant au niveau des textes que de la musique.
En effet, là où Blurryface était la démonstration parfaite d’une certaine facilité pour Tyler et Josh à valser entre les genres au fil des titres, ce nouvel album gomme toute possibilité de coller une étiquette à chaque chanson. Rock, reggae, hip-hop, rap, les genres se confondent, s’emmêlent, s’assemblent et se désassemblent pour former une suite cohérente de morceaux difficiles à identifier.
Au niveau des thèmes abordés, le groupe reste dans ses habitudes. Sans grande surprise, une majorité des paroles traite de sujets sombres et lourds tels que la santé mentale et l’insécurité. Nous retiendrons particulièrement Neon Gravestones, un titre calme mais engagé dans lequel Tyler nous livre une opinion poignante et brutalement honnête sur le suicide, ou Legend, morceau très personnel et émouvant dédié au grand-père du chanteur.
Mais si twenty one pilots n’hésite pas à plonger dans des contrées souvent difficiles à aborder, le groupe a aussi parsemé ce nouvel album d’une ambiance parfois plus positive, notamment dans The Hype, au texte encourageant et à la mélodie aux airs d’Oasis, ou dans Smithereens, chanson dans laquelle Tyler sort de son personnage et dévoile une chanson d’amour qui en fera fondre plus d’un(e).
Si la musique de twenty one pilots se suffit à elle-même, il est toutefois difficile d’envisager le groupe sans l’imagerie forte qui va avec : les clips de Jumpsuit, Nico and The Niners et Levitate nous emmènent plus profondément dans l’univers de Dema, créé de toutes pièces par Tyler Joseph pour représenter ses insécurités, à travers un monde confiné sur lequel règnent les Bishops, des êtres sombres et encapuchonnés de rouge et qui donnent à Trench une allure de concept album. Le thème se retrouve en effet, avec plus ou moins d’efficacité, dans plusieurs titres tels que Bandito, Morph ou encore Chlorine.
Si Trench n’est pas un album dont on tombe follement amoureux à la première écoute, il est définitivement accrocheur et invite à une réflexion profonde au travers de beats enjoués mais presque sales, de raps enflammés et lourds de sens, et de mélodies parfois aériennes aux envolées lyriques. L’écouter est une expérience forte en sensations. L’opus se termine sur Leave the City, véritable ode aux fans et balade intense qui sera sans aucun doute reprise en chœur lors des nombreux concerts du groupe en tournée dans toute l’Europe à partir de janvier prochain.
Un commentaire Ajoutez le vôtre