Rock Werchter : la folle nuit de Muse

La saison des festivals se poursuit malgré la canicule. Les derniers à en avoir fait les frais, ce sont les spectateurs de Werchter. On y était et on a décidé de faire un focus sur ce qu’il s’est passé du côté de la Main Stage le dimanche.

Après avoir hésité entre le concert de la sensation pop du moment, Lizzo, du côté du Barn, et squatter pendant douze heures la grande scène en plein soleil, notre choix s’est bien entendu porter sur le joli cagnard brabançon pour être sûr de bien épuiser notre capital soleil de l’été. Choix légitime s’il en est.

C’étaient les Anglais de Sports Team qui étaient chargés d’ouvrir la plaine pour ce dernier jour de festival. Survolté et déjanté à la fois, ce set a permis d’installer une forme de bonne humeur. Emmené par un chanteur qui possède l’énergie de Mick Jagger et l’arrogance de Liam Gallagher, nul doute que ce groupe finira par se frayer un chemin sur la scène anglaise.

Pic by Rock Werchter

Sur le coup de 14h (l’heure la plus chaude de la journée), ce sont les Hollandais de De Staat qui sont prêts à en découdre avec le public. Fini de rigoler, c’est l’heure des circle pit et autres réjouissantes bousculades dans la fosse. En pleine tournée pour défendre l’album Bubble Gum, les mecs ont foutu un joyeux bordel avec, notamment, un Witch Doctor complètement fou. Un véritable régal.

On respire un peu le temps d’accueillir YUNGBLUD. Le jeune anglais cartonne actuellement auprès d’un public relativement jeune, ce qui nous faisait un peu redouter ce que nous allions voir. Il faut parfois savoir reconnaître ses erreurs. A bientôt 22 ans, Dominic Harrison a livré une excellente prestation entre punk et pop, le tout sur une toile de fond engagée anti-Trump et pro-LGBT. Il finira son concert en éclatant un ampli au sol ainsi que son pied de micro. Punk’s not dead.

Pic by Rock Werchter

A peine le temps de nous remettre que le moment le plus trash de la journée est arrivé. En effet, les Australiens de Parkway Drive réservaient un moment très métal à la plaine du festival. Pendant une heure, le groupe a mis la foule à genoux avec un concert d’une puissance et d’une générosité rares mélangeant pyrotechnies et, de nouveaux, moshpits, circle pits… Winston McCall, chanteur charismatique de la formation, va clamer « Nous sommes le groupe le plus heavy de cette affiche. » Il ne s’est pas trompé, nos cervicales s’en souviennent encore.

Pic by Rock Werchter

C’est maintenant qu’intervient le moment le plus incompréhensible de la journée : placer Balthazar entre Parkway Drive et Greta Van Fleet. Bien que les Courtraisiens aient livré un set épuré et précis, l’ambiance est quelque peu retombée avant d’entamer la soirée, ce qui ne nous a probablement pas permis de profiter pleinement de ce concert. Dommage.

C’est alors qu’interviennent les frères Kiszka et Danny Wagner de Greta Van Fleet. Débarqués avec un son très fort, les Américains vont offrir une prestation en demi-teinte. En effet, même s’ils prouvent (un peu trop cependant) qu’ils sont les dignes descendants du hard rock 70’s, la plupart des morceaux tirent en longueur, excédant les 6-7 minutes à chaque fois avec des passages instrumentaux à rallonge. Alors oui, ça joue juste et ça chante bien, mais il y un gros travail à faire au niveau de la scène pour rendre le tout « sexy ». Intéressant mais pas bluffant.

Il restait toutefois une ultime tête d’affiche à voir sur cette Main Stage, et non des moindres : Muse. Réputés pour sortir le grand jour, les Anglais ont mis moins d’une minute pour convaincre plus de 80 000 personnes. Le show s’ouvre sur une dizaine de « danseurs » habillés en led avec un casque lumineux parcourant l’avancée de scène en jouant des cuivres pour laisser entrer Matthew Bellamy par une trappe dissimulée en bout de piste. Grandiose. Pendant deux heures, Muse a prouvé sa grandeur. Fumigènes, chorégraphies, robots (vrais et faux, oui oui), serpentins, jeux de lumières, instruments technologiques… tout est fait pour que notre regard ne quitte pas une seule seconde la scène des yeux. Rajoutez à cela une setlist phénoménale durant laquelle le groupe parcourra autant ses classiques (Plug In Baby, Hysteria, Supermassive Black Hole…) que ses nouveaux morceaux (Pressure, Thought Contagion…) et vous obtenez la recette d’un concert d’une perfection rare. Rien n’est laissé au hasard et Bellamy, d’habitude de nature réservée, va se révéler souriant tout en échangeant quelques mots avec le public belge. Pas de doute, cette soirée du 30 juin 2019 était d’une intensité rare au vu des sourires et des réactions à la sortie de la plaine du festival.

Pic by Rock Werchter

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