Parmi les têtes d’affiche de cette 25ème édition des Francofolies de Spa, impossible de passer à côté du phénomène Angèle ce dimanche soir. La chanteuse déposait son Brol Tour sur la plaine spadoise pour un concert très attendu. On y était et on doit vous en parler.
C’est sur le coup de 19h30 que la jeune chanteuse fait son apparition sous les vivas de la foule et dans un décor très sobre surplombé de deux grands yeux miroirs. Enorme fusil doré gonflable à la main, elle entame La thune, un des tubes de son premier album. Outre sa reprise de T’es beau de Pauline Croze, Angèle va déballer l’ensemble de son album (à l’exception de Victime des réseaux). Et c’est tout. 57 minutes de set au lieu de 1h15 initialement prévu. Sans rappel. Il est toujours difficile pour un artiste de tourner avec un seul disque et d’assurer un concert complet, nous en sommes conscients, mais c’est la première fois que nous avons été confrontés au problème de cette manière.
Servie par une mise en scène qui se voulait intéressante et dynamique avec la présence de plusieurs danseuses, la Bruxelloise semblait manquer de quelque chose. On a ressenti comme une mélancolie constante durant le concert ainsi qu’une manque cruel de naturel et de spontanéité. La chanteuse, pourtant hyper talentueuse, ne nous a pas donné le sentiment de vivre pleinement ce concert qui, selon ses dires, la marquait car elle est venue de nombreuses fois aux Francos en étant petite pour voir des concerts.
En fin de compte, on a davantage eu l’impression que notre nouvelle vedette nationale se cachait derrière un sourire formaté, masquant ainsi un projet qui semble prendre une tournée commerciale plutôt qu’humaine. On a quitté la scène Pierre Rapsat avec une sorte de boule au ventre, sorte de malaise provoqué par la façon dont nous avons vécu ce moment. A l’heure où tout va très vite, il n’est pas bon d’aseptiser un artiste pour en faire un objet de consommation, surtout quand la personne sur scène tente de faire passer des messages qui se veulent engagés (Balance ton quoi) tout en touchant la jeune génération. Il faudrait (presque) tout oublier.