Løyd : un voyage immersif et lancinant

On vous parlait de Løyddernièrement avec la sortie de son premier album, A Post-Apocalyptic Modern Art Gallery. On l’a écouté, on l’a apprécié, et on l’a adoré. Retour sur cet opus prometteur et à contre-courant de la scène actuelle.

L’album démarre avec Cult, à la manière d’un générique de science-fiction. D’emblée, on se sent transporté dans un univers particulier et particulièrement sombre. Le clavier apportera ce côté un peu horrifique et sombre qu’on sait propre à l’artiste et qui annonce la couleur de l’ensemble de l’album.

On se lance avec curiosité dans un monde dystopique et inquiétant, qui se confirme dans le deuxième morceau, Cyborg, et l’histoire d’un robot séducteur (Annie Sama, dans le clip) qui repousse les lois de l’intelligence artificielle et de sa propre existence.

Unstoppable nous rappellera les sonorités plus rock de Starset et son univers étrangement similaire. La saturation du son et ses beats sont ravageurs. La nuque se délie et on s’immerge complètement dans un univers parallèle qui nous échappe. La voix d’Okamy (ex-Recorders) ne fait que renforcer la force de ce son déjà puissant dans son instrumental.

L’album mêle donc à la fois des sons purement instrumentaux et des collaborations particulièrement intéressantes. Si la forme varie sans jamais décevoir, le fond est lui-aussi cohérent : ce monde post-apocalyptique et dystopique nous transcende presque, et décrit parfaitement ce qui fait de Løyd un artiste à part sur la scène belge : finies les mélodies ensoleillées et dansantes, on préférera ici un monde plus dark, plus pessimistes, qui tranche avec les DJ sur le devant de notre scène tels que Lost Frequencies ou Netsky.

Advertisement et Revolution en sont de parfaits exemples. L’atmosphère de la première est pesante. La seconde, en collab avec OD Temper, avait déjà marqué avec son clip toujours fidèle au monde désabusé qui coule tout le long de l’album. Løyd y dépeint cette crainte des jeunes quant à leur avenir et ce qui viendra après. Un message fort et en accord avec tout le reste.

Rien n’est à jeter dans ce premier opus qui annonce d’ailleurs de belles choses pour la suite. On retiendra les influences cinématographiques omniprésentes, qu’elles soient horrifiques (Cult, Witch Hunt) ou plutôt science-fictionnelles, mais paradoxalement très actuelles aussi, toujours avec cette pointe d’inquiétude sur notre monde et ce qui viendra après (parfaitement décrit dans Social Media – « Like, Follow, Share, Repost ! ») et clôturé sur Screens (« How should I feel the light ? I wish you could be mine, Would you connect with me ? »). A travers des sons distordus et saturés, c’est un véritable film post-apocalyptique que cet album nous propose. Un film dont on sort difficilement indemne et qui en appelle bien d’autres, on l’espère.

Pic by Loïs Denis

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