Trois ans après sa disparition, Leonard Cohen revient dans les bacs pour une ultime révérence avec l’album posthume Thanks For The Dance. Chronique !
Un débat récurent dans la musique, c’est celui concernant les albums posthumes. Est-il légitime de faire perdurer l’oeuvre d’un(e) artiste après son décès ? Les morceaux sont-ils tels qu’il/elle l’aurait souhaité ? La question est certes légitime mais néanmoins délicate. Pour ce quinzième et dernier album, ce sont des maquettes issues de You Want It Darker, dernier album sorti du vivant de Leonard Cohen, qui sont rééditées par Adam Cohen, fils de cette voix inimitable. Nul doute que les pistes étaient entre de bonnes mains.
L’album s’ouvre par le somptueux Happens To The Heart. Sorte d’ultime confession sur la vie d’artiste, on y retrouve cette voix venue d’outre-tombe pour nous coller les plus saisissants frissons. Accompagné par une guitare acoustique, Cohen délivre d’entrée de jeu un diamant brut. Dans son ensemble, Thanks For The Dance reste fidèle à ce que pouvait offrir le chanteur canadien. Prenez 1min12 de votre temps pour écouter l’envolée magistrale du déchirant The Goal. Un savant mélange de douceur, de mélancolie, de tristesse et de mille autres émotions parcourt cet opus au sein du quel on retrouve également une pléthore d’artistes ayant contribué à sa sortie avec, parmi eux, Beck ou encore Damien Rice.
Au bout de 29 minutes seulement, la musique s’arrête. « Le reste n’est que silence » comme disait l’autre. On sait maintenant que nous ne retrouverons plus Leonard Cohen. Que sa voix est dorénavant éteinte et qu’elle ne résonnera plus dans le ciel gris d’un automne sur la pente glissante ou d’un doux matin d’été pour accompagner le levant. Nous nous consolons avec ce dernier bijou, clin d’oeil d’entre les morts, qui résonne en nous comme un vide chaleureux et réconfortant. Thanks For The Dance Mr. Cohen.