Enfin, l’attente est terminée. Le deuxième album de Loïc Nottet, Sillygomania (mélange de silly (idiot en anglais) et de syllogomanie (désignant l’accumulation compulsive)), est dans les bacs après avoir été reporté durant la période de crise sanitaire. Chronique !
Après son excellent Selfocracy sorti en 2017, Loïc Nottet revient donc avec un second album qui, comme son prédécesseur, se présente comme un album concept (c’est-à-dire qu’il raconte une histoire dans son entièreté). Ce nouvel opus s’articule ici autour de quatre personnages : l’enfant, le séducteur, le clown et le mélancolique. Cette quadruple identité n’est évidemment pas choisie au hasard puisqu’il s’agirait des quatre « phases » par lesquelles le chanteur serait passé durant l’enregistrement de l’album. Là où des groupes comme Slipknot se cachent derrière des masques, Nottet se cache dans sa tête. Le Joker peut aller se rhabiller.
Mais parlons aussi musique ! Pour ce nouvel album, le chanteur est resté fidèle à la pop qui l’avait révélé il y a quelques années de cela. On retrouve toutefois davantage de couleurs dans l’ensemble, la thématique étant relativement moins sombre que dans son premier effort (il y parlait notamment de harcèlement). Prenez Heartbreaker et TMYM, deux morceaux hyper dansants qui ont tout le potentiel pour devenir des tube durant cet été. Il prouve donc qu’il est capable de présenter une palette de styles lorsqu’il passe de quelque chose dance à des morceaux bouleversants comme le sublime 29 ou encore sur Cry Out sans oublier le déchirant Mr/Mme, le premier titre en français de l’artiste. Cette capacité artistique est à saluer autant qu’à apprécier sans modération. Rien à signaler ici, la production de cet album est millimétrée. Et que dire de cette voix… On se répète sans doute par rapport à 2017 mais le chanteur belge a décidément des capacités vocales absolument dingues. La maîtrise est parfaite qu’il soit sur une voix « posée » ou sur une voix de tête. Une performance qui ne manque pas de marquer les esprits.
En conclusion, Sillygomania, est une nouvelle réussite signée Loïc Nottet. Il enchaîne les tubes aussi vite que les prouesses vocales. Lui qui dit ne pas vouloir grandir (vous vous souvenez de l’enfant dans les quatre personnages ?) nous prouve toutefois qu’il a déjà toute la maturité d’un adulte mélangée à la rêverie d’un enfant. Peter Pan est belge, il s’appelle Loïc Nottet.