Depuis le 29 mai 2020, l’ère Chromatica a débuté : oui, Lady Gaga a sorti son nouvel album, et annonce avec lui un univers et un style à parts entières. La Mother Monster détient maintenant une discographie de six opus, sans compter ceux de jazz et les EPs. Mais Chromatica possède-t-il le potentiel de s’appuyer comme révélation pop, pour le meilleur ou pour le pire ? Chronique !
Tout d’abord, ce nouvel album ne s’annonce point comme une surprise. Cela fait depuis des semaines que Lady Gaga déploie une promotion impressionnante autour de son nouveau bébé : merchandising étoffé, stories Instagram récurrentes, sortie de deux titres (Stupid Love et Rain On Me en featuring avec Ariana Grande), toutes les pubs sur les plateformes de musique qui vont avec, etc. Tout cela en valait-il la peine ? Eh bien, depuis la sortie de Stupid Love en février, les avis sont partagés. En effet, les fans ressentent une joie de retrouver l’extravagante Lady Gaga des débuts qu’ils avaient quelque peu perdue depuis l’album Artpop de 2013. Cependant, d’un point de vue musical, leurs attentes ne semblent pas totalement comblées. Sur certaines radios, le premier single Stupid Love a été massivement diffusé. Mais cela plaît-il pour autant à l’audience ? Son compère Rain On Me va-t-il connaître le même succès ? On doit l’avouer : il nous est difficile d’envisager la réaction du public, et nous pensons que Chromatica va sensiblement le diviser, on adore ou on déteste.
Après plusieurs écoutes de l’album, nous constatons que la chanteuse américaine a décidé de produire cette fois dans la pop et la dance kitsch, et on apprécie. On y retrouve des sonorités et des rythmiques qui ne sont plus au goût du jour depuis quelques années, et cela rappelle énormément l’époque Born This Way. Un exemple en est l’écoute comparative du refrain des titres Babylon (Chromatica) et Black Jesus + Amen Fashion (Born This Way). Toutefois, si les attentes ne sont pas toutes comblées, c’est sans doute parce qu’aucun morceau de Chromatica ne se distingue déjà comme un tube qui va marquer la nouvelle décennie. A l’heure actuelle, certains titres tels que Bad Romance ou Poker Face connaissent toujours un réel succès alors qu’ils datent déjà de quelques années. Néanmoins, nous ne serions pas étonnés de voir que le style de Chromatica fasse plus d’adeptes qu’on ne le pense puisque les tendances reviennent en cycle, mais il reste risqué de miser le succès d’un album là-dessus.
Ce nouvel opus vaut ce qu’il vaut en termes de compositions, il n’empêche qu’il est bien fini. Nous avons trois interludes de style classique, ce que nous n’avions jamais trouvé auparavant. Ils renforcent le côté kitsch et se fondent très bien avec les autres morceaux. Lady Gaga propose aussi trois featurings, ce qui est plus qu’à l’accoutumée : sur les titres Rain On Me comme évoqué précédemment, Sour Candy avec BLACKPINK, et Sine From Above avec Elton John. On a tout de même un petit bémol à soulever : l’autotune. Après toutes ces années, la chanteuse a prouvé son talent en tant que performeuse, mais utilise encore l’autotune (on prend en exemple son titre 911 entre autres). Peut-être pour le côté kitsch aussi ? Quoi qu’il en soit, on s’en serait quand même bien passé pour le coup.
En conclusion, Chromatica est un bon album et il ne faut pas hésiter à l’écouter plusieurs fois pour l’adopter. Cependant, il ne s’agit clairement pas là du meilleur travail de notre chanteuse américaine favorite. En réalité, nous sommes convaincus que Lady Gaga n’a plus rien fait de mieux depuis Born This Way. Mother Monster aurait-elle déjà atteint l’apogée de sa carrière musicale ? Nous ne demandons que la preuve du contraire, mais ce ne sera malheureusement pas encore pour 2020.